France

1er-Mai : Le RN attend ses militants au Havre pour sa « Fête de la Nation »

Le Rassemblement national a choisi cette année de délocaliser en Seine-Maritime sa traditionnelle fête du 1er-Mai autrefois consacrée à Jeanne d’Arc. Le parti de Marine Le Pen attend environ 1.400 de ses militants ce lundi au Havre pour une « Fête de la Nation » tournée vers la « paix sociale ».

« C’est un choix social dans le contexte actuel », a expliqué un cadre du RN, faisant par ailleurs valoir « les gros scores » obtenus lors des législatives de l’année dernière par les candidats frontistes dans plusieurs circonscriptions du département, des terres jusqu’alors peu porteuses pour le parti. « Ce qu’on joue, c’est le peuple contre Macron », a-t-il poursuivi, sur fond de contestation latente de la réforme des retraites, à laquelle le RN s’est opposé sans toutefois participer aux cortèges.

Une « contre-manifestation » avec le rappeur Médine

Marine Le Pen, qui doit clore la journée après une prise de parole du président du parti Jordan Bardella, entend « faire un bilan du projet de déconstruction, de dépossession et d’expropriation d’Emmanuel Macron », a-t-elle expliqué dans un entretien paru dimanche dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. Fustigeant l’exécutif, elle a de nouveau estimé qu’il n’existait que « trois sorties possibles dans une crise : la dissolution de l’Assemblée, le référendum ou la démission du président ».

Au Havre, cité ouvrière et bastion syndical, le banquet du RN sera concurrencé par une « contre-manifestation » organisée par plusieurs associations, ainsi que le rappeur havrais Médine. Elle se tiendra toutefois à bonne distance du raout lepéniste, prévu au Carré des docks, là où le maire de la ville, un certain Edouard Philippe, avait lancé son parti Horizons il y a dix-huit mois.

Bardella vise un maire RN au Havre « en 2026 »

Un avertissement, alors que plusieurs sondages d’intention de vote pour la prochaine élection présidentielle désignent Marine Le Pen et Edouard Philippe comme les qualifiés du second tour ? « C’est un clin d’œil qui m’amuse », a admis le numéro deux du parti, Sébastien Chenu. Dans un entretien au quotidien régional Paris-Normandie paru dimanche, Jordan Bardella a quant à lui fait part de son ambition « d’avoir un maire RN au Havre en 2026 », en lançant : « Nous sommes au Havre chez nous ». « Mais bien sûr… », lui a répondu tout en ironie l’ancien Premier ministre sur Twitter.

Le rendez-vous du 1er-Mai doit surtout lancer la précampagne des Européennes, qui se tiendront dans un an, pour lesquelles Jordan Bardella – future probable tête de liste – a confié la direction de campagne au député Alexandre Loubet. « On attend le scrutin avec gourmandise : ça sera un référendum pour ou contre Macron », trépigne déjà une figure du parti, qui prédit « un coup de semonce ».