Belgique

SNCB: la réduction des heures d’ouverture des guichets fait grincer des dents au parlement

La SNCB a justifié sa décision par la part toujours plus faible de billets achetés au guichet. Actuellement, seul un billet de train sur dix est acheté au guichet, contre un sur deux en 2015. Les 90% restant le sont aux automates de vente installés dans les gares, sur le site internet de la société ou via son application. Une tendance qui s’observe également dans les gares pourvues d’un guichet, souligne l’entreprise.

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La décision a fait réagir sur les bancs parlementaires. Dans la majorité, les socialistes mais aussi Ecolo-Groen (le groupe politique de M. Gilkinet) ont exprimé leur désapprobation. « Pour de nombreuses personnes, notamment des personnes âgées ou en situation de précarité, se munir d’un billet aux automates ou via un outil digital s’apparente à un véritable parcours du combattant. Elles ont besoin de guichets, de pouvoir parler avec un humain », a souligné Laurence Zanchetta (PS) tandis qu’Olivier Vajda (Ecolo) se disait « fâché », n’hésitant pas à parler d’un « sabotage » du contrat de service public.

Dans sa réponse, le ministre a renvoyé les parlementaires au conseil d’administration de la SNCB où plusieurs partis politiques sont représentés. Une attitude qui est mal passée dans l’opposition: « Quand il y a une décision positive, c’est vous, quand c’est une décision négative, c’est la faute de quelqu’un d’autre. Vous êtes le ministre de tutelle, votre responsabilité est engagée ». Même tonalité chez DéFI où Sophie Rohonyi a accusé l’écologiste de chercher « à se dédouaner ».

Le renvoi au conseil d’administration n’a pas plu davantage au CD&V. « Cela me dérange profondément. Les administrateurs sont là pour l’intérêt de la société et s’ils sont désignés politiquement, ils ne sont pas là pour faire de la politique », a fait remarquer Jef Van den Berghe. « Ceux qui disent tomber des nues, je trouve cela hypocrite. On a décidé que la société devait améliorer son efficacité. Cela doit bien se faire quelque part mais rien n’empêche qu’un examen approfondi doit être mené sur la présence humaine dans les gares. Ce ne sont pas seulement des guichets, c’est aussi un chef de gare, etc. Nous devons examiner comment maintenir cette présence ».