Belgique

Pollution au PFAS, propos sur le Hamas… Écolo cumule les mauvaises séquences, encore et encore

Pour l’instant, Céline Tellier a tenu le choc, elle s’est défendue. Mais le dossier pourrait pourrir : de nouvelles révélations, jour après jour, atteindront alors sa légitimité politique et, peut-être, imposeront sa démission.

La direction très politisée de la SWDE a parfois d’autres choses à faire que de gérer la société

L’écologiste Sarah Schlitz, ancienne secrétaire d’État à l’Égalité des Chances, avait vécu ce scénario. Accusée d’avoir voulu se faire de la publicité gratuite en abusant de l’apposition de son logo personnel, elle a dû jeter l’éponge face à la pression de l’opposition au fédéral.

Cet épisode avait abîmé l’image d’Écolo en tant que formation dont l’éthique repose sur la transparence en politique. Avec le dossier PFAS, un piège similaire pourrait engluer le parti : c’est au cœur même du projet des écologistes – la lutte contre la pollution et ses effets sur les populations – que le doute s’insinue à nouveau.

Avec le dossier PFAS, c’est au cœur même du projet des écologistes – la lutte contre la pollution et ses effets sur les populations – que le doute s’insinue à nouveau.

En outre, cet épisode suit de près les déclarations polémiques de Zakia Khattabi, ministre fédérale du Climat. Sur LN24, l’ancienne coprésidente d’Écolo avait tergiversé à l’égard de la nature terroriste du Hamas. L’Europe considère pourtant ce mouvement islamiste palestinien comme terroriste depuis plus de 20 ans.

Zakia Khattabi avait éludé ce terme en affirmant qu’elle n’en connaissait pas la portée juridique. Un faux-fuyant, qui a jeté le soupçon sur ses intentions. A-t-elle voulu plaire à ceux qui voient dans le Hamas une organisation de “résistance” à Israël ?

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Les verts poussés dans leurs retranchements

Toutes ces péripéties surviennent dans un contexte géopolitique qui a poussé Écolo dans ses retranchements. En particulier au fédéral. Le parti a dû accepter au sein du gouvernement De Croo de prolonger deux réacteurs nucléaires pour répondre au chamboulement du marché de l’énergie suscité par l’impérialisme russe en Ukraine. Paradoxal pour un parti issu du mouvement de contestation à l’énergie nucléaire.

Autre “couleuvre” : la hausse des dépenses militaires décidée par la Vivaldi. L’année dernière, les partenaires du gouvernement De Croo s’étaient accordés pour fixer à 2 % du PIB, à l’horizon 2035, le montant que la Belgique consacre aux dépenses militaires. Et cela, afin de respecter les demandes de l’Otan. Les écologistes, malgré leur fonds de commerce doctrinal pacifiste, avaient approuvé cette décision.

En raison de ce climat plombé, les verts francophones, déjà en difficulté dans les sondages, risquent d’être durement sanctionnés aux prochaines élections, en 2024.

La ministre Tellier était au courant de la pollution aux PFAS en juillet 2021 : « Cela donne l’impression qu’on a essayé de minimiser les faits »