Belgique

Le plan de relance wallon avance vite, paraît-il

Les Engagés taclent sèchement le gouvernement wallon : « C’est la troisième relance du plan de relance »

Mais l’aspect le plus important du message délivré mercredi réside dans un autre chiffre. En effet, “92 % des 42 projets prioritaires sont lancés”, annonce-t-il en rappelant que la réalisation finale de l’ensemble du plan de relance est fixée à 2030. “Nous essayons aussi d’accélérer les procédures pour les permis. Nous voulons des procédures simplifiées pour les cahiers des charges.”

Cinq objectifs

En 2030, l’industrie manufacturière et le secteur de la construction devront représenter 25 % du PIB wallon (20 % aujourd’hui). Il s’agit là du premier des cinq objectifs poursuivis par le plan. Le second objectif vise à garantir que 5 % du territoire wallon seront constitués en sites protégés, contre 1,5 % à l’heure actuelle. Le troisième objectif doit faire baisser les émissions de carbone de 55 % par rapport à 1990. Le quatrième objectif doit voir le taux de pauvreté passer de 26, 5 % (chiffre de 2015) à 13, 5 %. Enfin, le cinquième et dernier objectif vise à relever le taux d’emploi des 20-64 ans à hauteur de 75 % minimum (65, 7 % actuellement).

Les différents acteurs semblent, pour l’heure, sur la même longueur d’onde avec quelques nuances cependant. Jean-François Tamellini, le secrétaire général de la FGTB wallonne (syndicat socialiste), considère que d’autres projets émanant du plan relance global mais qui n’avaient pas été retenus il y a un an pourraient être considérés comme prioritaires. “Il faudra booster la consolidation énergétique et la formation de notre main-d’œuvre”, ajoute-t-il.

Olivier de Wasseige, l’administrateur-délégué de l’Union wallonne des entreprises insiste de son côté pour que “l’on veille à ce que tous les projets engagés soient suffisamment avancés financièrement pour éviter qu’un retour en arrière soit possible lors de la prochaine législature”. Enfin, Sylvie Meekers, la directrice générale de Canopea (ex-Inter-Environnement Wallonie) se demande pourquoi continuer à soutenir “la logistique par la route. Cela ne semble pas être un projet porteur d’avenir”.

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Les ministres et les partenaires sociaux ont aussi présenté un certain nombre de projets qui ont déjà été mis en œuvre dans le cadre des 42 mesures prioritaires.

Des projets qui ont démarré

Dans le cadre du premier objectif, cité plus haut, on retiendra que la législation wallonne a été adaptée pour permettre le déploiement de la 5G sur le territoire. On notera ensuite le lancement prochain d’un appel à projets (25 millions d’euros) pour favoriser l’implémentation, en Wallonie, de projets de production, de reconditionnement et de recyclage des batteries. Signalons aussi la sélection de deux projets pour produire et valoriser l’hydrogène (carburant, énergie, création d’électrolyseur, etc.). En vrac, on relèvera la sélection de 15 projets de réhabilitation de friches industrielles pour une superficie totale de 428 587 mètres carrés et une refonte de l’offre de formation en alternance.

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Pour le second objectif pointons la création déjà annoncée de deux parcs nationaux.

Le troisième objectif devra être rencontré, notamment via l’achat de 400 bus moins polluants, la création des 35 premières communautés d’énergie (un appel à projet sera bientôt lancé), le développement de corridors vélos reliant le Brabant wallon à Bruxelles, la sélection de 319 projets de rénovations de bâtiments publics ou encore la simplification des primes pour l’isolation des toitures.

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Dans le cadre du quatrième objectif poursuivi par le plan de relance, il faut pointer la rénovation énergétique de plusieurs quartiers dans les grandes villes wallonnes. Un projet important est lui aussi lancé. Il s’agit de la création de 3 143 nouvelles places en crèche et du financement de 700 emplois dans l’accueil de la petite enfance via le dispositif APE. Par ailleurs, 901 places d’accueil supplémentaires pour les sans-abri seront créées ainsi que 150 places pour les femmes victimes de violences.

Quant aux projets déjà en route pour le cinquième objectif, signalons les 19 territoires zéros chômeurs longue durée qui devraient être mis en place dans les prochains mois, avec pour objectif de sortir 1 000 personnes du chômage.