Belgique

La limitation des étudiants sages-femmes qui ne résident pas en Belgique se prépare

Attention : le sujet doit être abordé avec la plus grande prudence. “Le droit européen garantit la libre circulation des personnes (et donc des étudiants), et toute limitation d’accès aux études pour les non-résidents doit pouvoir être justifiée, au regard des risques sur la qualité de la formation, en lien avec la protection de la qualité des soins de santé en Belgique”, précise d’emblée le porte-parole de la ministre, Olivier Schotte. Les filières médicales et paramédicales sont en effet principalement concernées.

Valérie Glatigny a demandé à l’administration d’analyser l’opportunité d’étendre le contingentement des étudiants non-résidents (actuellement fixé à 30 % et abaissé à 15 % l’année prochaine en médecine et dentisterie, à 30 % en logopédie, audiologie et kiné, et à 20 % pour les études vétérinaires) aux études de sage-femme, à la pharmacie, et aux sciences psychologiques et de l’éducation. “La situation doit s’apprécier au cas par cas”, explique encore le porte-parole.

L’enseignement supérieur belge reste l’eldorado des étudiants français: sont-ils trop nombreux?

“En ce qui concerne la filière des sages-femmes, les étudiants français représentent plus de 40 % de la population étudiante en première année de bachelier, et plus de 50 % des diplômés (derniers chiffres officiels disponibles pour l’année académique 2020-2021). Cela impacte potentiellement la qualité de la formation, puisque nous ne sommes pas en mesure d’agir sur le nombre d’accouchements nécessaires pour garantir la pratique de nos étudiants en stage.” L’administration investigue donc la possibilité de prévoir un contingentement des non-résidents pour cette filière. “Ce travail est en cours.”

15% en pharmacie

Les cas des sciences psychologiques, de l’éducation, et des sciences pharmaceutiques sont différents. Il semble, là, que la situation ne permette pas d’avancer vers un contingentement des non-résidents. Le nombre d’étudiants européens en sciences psychologiques et de l’éducation est plutôt stable, autour des 13 % des inscrits en bachelier (année académique 2020-2021). “Les Français représentaient quant à eux 6 % de la population de ces bacheliers.”

En sciences pharmaceutiques, les étudiants européens représentaient alors 20 % de la population des bacheliers (année académique 2020-2021). Les Français, 15 % à eux seuls. Si ces proportions sont importantes, elles sont toutefois inférieures aux limitations qui existent aujourd’hui dans d’autres branches.

Une réflexion est par ailleurs en cours sur le système de financement de l’enseignement supérieur afin d’examiner les possibilités de faire contribuer davantage les non-résidents. L’idée d’un fonds de compensation européen circule également depuis quelques années, mais sans avancée concrète.