« Huit ans, c’est trop long, j’espère que la prochaine visite n’attendra pas autant de temps »: I’inauguration de la nouvelle ambassade belge à Pékin
« Huit ans, c’est trop long, et j’espère que la prochaine visite n’attendra pas encore huit ans », a souligné M. De Croo dont c’est la première mission à l’étranger depuis que la Belgique occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE.
Le chef du gouvernement fédéral a donné un tour résolument économique à sa visite. Une vingtaine de chefs d’entreprise ont fait le déplacement en sa compagnie (Bekaert, Volvo Cars, Solvay, Pairi Daiza, des représentants du secteur de la viande, les aéroports de Liège et Ostende, les ports d’Anvers et de Zeebrugge, etc.). « La Belgique est l’une des portes d’entrée en Europe de nombreux produits chinois », a-t-il souligné.
De Croo part en mission en Chine, pour relancer le dialogue diplomatique et les échanges économiques
La réouverture de la Chine après la crise du coronavirus offre de nouvelles opportunités aux entreprises étrangères et les autorités chinoises déploient une offensive de charme, selon plusieurs observateurs, pour attirer les investisseurs. Mais le contexte demeure problématique aux yeux des Européens: la demande intérieure chinoise n’a pas repris comme espéré et le déficit commercial entre la Chine et l’UE atteint des records: 390 milliards d’euros, dont 27 milliards pour la Belgique. L’Europe entend en outre défendre désormais ses secteurs stratégiques face au géant chinois.
« Cela ne signifie pas que nous devons préférer l’isolationnisme, au contraire. La dernière chose à faire est de tourner le dos au monde », a assuré M. De Croo qui a insisté sur la réciprocité dans les échanges sino-européens. « Je n’ai pas de problème à ce que les entreprises chinoises viennent chez nous mais j’estime que les entreprises belges qui viennent en Chine doivent pouvoir le faire dans les mêmes conditions », a-t-il expliqué en marge de la réception. Quant au déficit commercial, « il n’est pas soutenable », a-t-il précisé devant la Chambre de commerce Europe-Chine.
Espionnage chinois: une fuite de messages montre comment la Chine a tenté d’utiliser des membres du Vlaams Belang
Devant les nombreux entrepreneurs belges présents jeudi à l’ambassade, M. Yi s’est gardé d’évoquer le sujet. Mais il a appelé la Belgique à faire office de pont entre la Chine et l’Europe. « J’espère que les diplomates belges continueront à agir comme un pont et un noueur de liens, à raconter à la Chine l’histoire d’une Belgique diverse et raconter à la Belgique et à l’Europe la véritable histoire de la Chine, à contribuer une nouvelle fois à une plus grande compréhension mutuelle et à une coopération approfondie entre la Chine et l’Europe. Si vous réalisez cette tâche, vous pourrez compter sur notre soutien et notre assistance », a-t-il dit.
La nouvelle ambassade belge se veut un lieu de dialogue. L’opération a pris douze ans de sa conception jusqu’à sa réalisation. Quelque 2.500 techniciens et ouvriers y ont travaillé pendant près de 1.100 heures. Le nouvel édifice « zéro émission » présente cette particularité qu’il a été entièrement construit avec les matériaux de l’ancien. Trois salles ont été baptisées du nom de personnalités exemplaires des relations sino-belges: Qian Xinling, chimiste qui durant la IIe Guerre mondiale sauva de la mort une centaine de résistants belges, le père jésuite Ferdinant Verbiest, qui au 17e siècle fut l’astronome de la cour impériale chinoise, et… Tian Bao, l’un des pandas nés à Pairi Daiza.
