Belgique

Grogne enseignante: la taille des classes sera bientôt réglementée en maternelle

Ce sont même deux manifestations qui s’ébroueront jeudi, depuis des endroits différents. L’une (CGSP-Enseignement, Setca-Sel, SLFP-Enseignement et Appel) partira de la gare du Midi à 9h30. Le cortège s’ébranlera vers la gare centrale, en passant par les sièges des partis de la majorité. L’autre (CSC-Enseignement) est davantage statique. Elle consistera en un rassemblement, directement parvis de l’Albertine (gare centrale) à 10h, pour prendre connaissance des positions des pouvoirs organisateurs. Quand le premier cortège aura rejoint le rassemblement, l’ensemble des manifestants prendront la direction du siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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« En faisant preuve de souplesse »

Depuis plus d’un an, les syndicats portent cinq revendications principales. Le gros des frustrations se cristallise autour de la revalorisation du qualifiant, de l’avenir des centres PMS, de l’évaluation des enseignants, de la surcharge administrative liée à la mise en place simultanée de plusieurs réformes ainsi qu’autour de la taille des classes. Or la ministre de tutelle, Caroline Désir (PS), vient de valider, auprès du gouvernement francophone, une série d’avancées sur ces deux derniers dossiers.

Dès la semaine passée, elle a annoncé une série d’assouplissements dans le calendrier de mise en œuvre des différentes réformes (LLB 21/4). “L’objectif est de donner plus de temps aux équipes et de faire baisser la pression en faisant preuve de souplesse”, a-t-elle répété ce mardi en commission du Parlement. Concernant les “comptes” que les écoles doivent rendre dans le cadre du pilotage de l’enseignement, la ministre a aussi tenu à rappeler que les contrats d’objectif et les plans de pilotage leur appartiennent. “La Fédération Wallonie-Bruxelles ne reprochera jamais à une école de n’avoir pas rempli ses objectifs ou de n’avoir pas réalisé toutes les actions prévues dans son contrat”, a-t-elle insisté.

Du neuf en matière de taille des classes

Interrogée par plusieurs députés ce mardi, Caroline Désir a aussi détaillé la note adoptée la semaine passée en gouvernement, concernant la taille des classes. “D’abord, les dérogations aux normes existantes ne seront plus automatiques, ce qui est le cas de la plupart d’entre elles aujourd’hui. Les pouvoirs organisateurs devront mieux motiver et soumettre toute demande de dérogation aux maxima autorisés aux instances locales de concertation.” Le rôle des syndicats sera donc renforcé.

En outre, le pouvoir régulateur s’assurera désormais du respect des normes en réalisant des coups de sonde. Et des sanctions seront prévues en cas d’écart.

On peut rappeler que ces maxima s’élèvent aujourd’hui à 24 élèves en 1e et 2e primaires, à 28 de la 3e à la 6e primaire, à 24 en 1e et 2e secondaires, à 29 en 3e et 4e et à 32 en 5e et 6e secondaires. “Je suis persuadée qu’il y a moyen, à coûts constants, de réduire ces normes de quelques unités, mais cette réflexion doit encore mûrir”, a-t-elle annoncé.

Du neuf, par contre, en ce qui concerne l’école maternelle, le seul niveau qui échappe complètement à toute règle actuellement. “La norme sera désormais de 22 élèves par équivalent temps plein d’encadrant subsidié”, a encore expliqué Caroline Désir. L’objectif est de voir s’il y a moyen d’implémenter cette nouveauté dès la rentrée prochaine. “Ou cela se fera de façon progressive, le cas échéant.”

Un mot, enfin, de l’évaluation des enseignants. Comme expliqué précédemment, l’idée sur la table est de distinguer le volet accompagnement de l’enseignant (que ne contestent pas les syndicats) de la partie évaluation (dont ils ne veulent pas entendre parler) et de reporter cette dernière dans le temps. Un plan qui n’a pas encore été validé en gouvernement.