Belgique

Alexander De Croo à La Libre : « La période des grandes réformes institutionnelles, honnêtement, c’est du passé »

Ce n’est pas une bonne nouvelle. Mais laissons quand même les gens voter le 9 juin. Ce sera à nous de prouver que le bilan de ce gouvernement est bon. De nombreuses promesses ont été tenues : augmentation des pensions, du salaire minimum, maintien de la norme salariale, prolongation de réacteurs nucléaires… Pour l’instant, on n’arrive pas suffisamment à convaincre le public flamand de ces résultats. Mais on va y arriver.

« La stratégie de l’Open VLD est claire : tout miser sur Alexander De Croo »

Vous êtes prêt à rempiler comme Premier ministre dans une Vivaldi 2 ?

Ce n’est pas à moi de décider. On verra quels sont les résultats et les résultats de mon parti. Mais c’est difficile de sortir perdant d’une élection et de reprendre la main.

L’Open VLD a pris des responsabilités au fédéral et est sanctionné dans les sondages. La politique est ingrate, non ?

Non. Je n’oserais jamais dire cela. C’est un honneur d’être Premier ministre, c’est mon devoir de faire au mieux pour mon pays. Il faudra aussi faire au mieux pour mon parti. Mais ma priorité numéro un, pour l’instant, c’est d’assumer mes fonctions. L’Open VLD était le parti qui devait assurer le compromis dans la Vivaldi. À un moment donné, on parlera cependant plus de ce qu’on veut faire à l’avenir, de notre vision, que de ce qu’on a fait. Partout en Europe, pour ceux qui sont aux responsabilités, ce n’est pas facile. La Belgique est toutefois sortie des crises de manière non-polarisante.

Avec Alexander De Croo au « 16 », l’Open VLD prend la voie d’un fédéralisme décomplexé

Dans ce contexte difficile, l’Open VLD va-t-il rester un parti fédéraliste ? Ce n’est pas une position facile à assumer en Flandre.

La vocation de la Belgique est d’être un pays fédéral adulte. Pour l’instant, nous nous trouvons dans l’adolescence. Mais nous n’allons pas nous enfermer deux ans dans un château pour négocier une réforme de l’État. Le monde évolue à pleine vitesse, nous avons bien d’autres choses à faire…

guillement

Nous n’allons pas nous enfermer deux ans dans un château pour négocier une réforme de l’État. Le monde évolue à pleine vitesse, nous avons bien d’autres choses à faire…« 

C’est ringard, ces questions institutionnelles ?

Je trouve que oui. J’ai participé à des réformes de l’État avec enthousiasme, mais ce n’est plus la priorité. Il faut travailler sur les coûts du vieillissement, augmenter le taux d’activité… Nous n’allons pas passer notre temps à regarder notre nombril. La période des grandes réformes institutionnelles, honnêtement, c’est du passé.

Des rumeurs vous prêtent un destin international après le “16”…

Bizarre, je dois être le seul à ne pas être au courant.

… et on parle d’une rivalité grandissante entre vous et Charles Michel pour l’obtention de l’un des postes clef au sein de l’Union européenne en 2024.

Ah bon ? C’est n’importe quoi. Je n’ai jamais senti de rivalité avec Charles Michel. Il fait un boulot extrêmement compliqué et il le fait bien. Mener un gouvernement de sept partis, ce n’est pas toujours évident, mais mener des conseils européens à 27, c’est encore une autre échelle. Je crois que certains spéculateurs ont trop de temps libre… Je démens tout cela. Moi, ma priorité, c’est la Belgique. Si je peux continuer à avoir un rôle, si les résultats électoraux le permettent, je le ferai certainement. Sinon, je ferai autre chose.

guillement

Je n’ai jamais senti de rivalité avec Charles Michel. Il fait un boulot extrêmement compliqué et il le fait bien. Mener un gouvernement de sept partis, ce n’est pas toujours évident mais mener des conseils européens à 27 , c’est encore une autre échelle.« 

La famille libérale – MR et Open VLD – doit-elle rester unie en vue de la composition du gouvernement fédéral après les élections ?

Ce serait une bonne chose. On a besoin de libéralisme partout dans notre pays. Et cela à tous les niveaux de pouvoir.

Sophie Wilmès reprend un rôle central au sein du MR. Un soulagement pour vous alors qu’il y a eu de nombreuses tensions avec le président Georges-Louis Bouchez ?

Je constate que, pour la négociation de ce budget, cela c’est bien passé avec le MR. En ce qui concerne Sophie, c’est très bien. Elle a montré de quoi elle était capable comme Première ministre. Elle est respectée et très populaire.

Prime Minister Alexander De Croo and MR's Sophie Wilmes pictured during a plenary session of the Chamber at the Federal Parliament in Brussels on Wednesday 12 October 2022, to debate yesterday's speech of the Prime Minister to present the government's policy plans for the year. BELGA PHOTO DIRK WAEM
Le Premier ministre Alexander De Croo se réjouit du futur retour en force de Sophie Wilmès au sein du MR.