Sport

Remco Evenepoel réussit le doublé à Liège : “Pensaient-ils que j’étais en vacances à Tenerife ?”

Mais cet affrontement au sommet entre Tadej-le-glouton, bien décidé à réussir le triplé ardennais après avoir déjà écrasé Paris-Nice et le Tour des Flandres, et le champion du monde n’aura finalement pas eu lieu. La faute à la vilaine chute du Slovène, contraint à l’abandon à 174 bornes de l’arrivée au quai des Ardennes. Involontairement, Remco Evenepoel fut, donc, débarrassé d’un de ses trois défis du jour sans avoir dû s’employer. On ne saura, bien sûr, jamais ce qui se serait passé si le chef de file du Team UAE n’était pas allé au sol. Mais cela fait partie de la course et encore fallait-il la gagner sans lui.

Gagner, Remco Evenepoel l’a fait et a, donc, comme l’an dernier, sauvé la campagne des classiques de son équipe Soudal Quick-Step. “Cela me faisait mal de voir que les gars souffraient sur les courses flamandes, dira le héros du jour. Mais un jour, on gagnera de nouveau sur ce terrain-là.”

En attendant, le champion du monde a réussi la prouesse de s’adjuger la première course qu’il disputait en Belgique cette saison avec le maillot arc-en-ciel. L’équipe avait d’ailleurs prévu le coup, puisqu’il était vêtu de blanc de la tête aux pieds. “M’imposer à Liège, la plus belle des classiques, dans cette tenue est magnifique”, lancera-t-il calmement. Ce succès offre certaines similitudes avec celui conquis douze mois plus tôt. C’est de nouveau dans le Redoute qu’il a placé son attaque. Mais, cette fois, il a dû attendre la côte de Cornémont, nouvelle difficulté, pour voir Tom Pidcock lâcher prise et le laisser filer seul vers la victoire. “À la fin, je devais faire preuve de vigilance parce que la route était très glissante. Je ne voulais pas prendre tous les risques car il y a le Giro dans deux semaines.”

guillement

« Cette victoire est encore plus belle que celle de l’an dernier. »

Mais il a eu le temps de savourer. Devant un public entièrement acquis à sa cause. “Cette victoire est sans doute encore plus belle que celle de l’an dernier. Parce que j’étais attendu. Parce que je suis champion du monde. Et aussi parce que l’équipe a roulé à la perfection. On savait qu’on était tous en bonne forme. Le plus grand objectif, c’est dans quinze jours mais quand tu viens à Liège, c’est pour gagner.”

Ce chef-d’œuvre valide, une fois de plus, la préparation de Remco Evenepoel en altitude. Il a répondu avec brio à ceux qui se demandaient s’il n’aurait pas dû revenir plus tôt des Canaries. “Les gens sous-estiment les stages, assène-t-il. Pensaient-ils que j’étais en vacances à Tenerife ? Ça me fait rire quand je lis que je suis arrivé plus frais que Tadej. J’ai quand même fait des sorties de six, sept heures en montagne.”

Il y avait acquis la conviction qu’il était capable de reproduire l’exploit de l’année dernière. Et avec la tunique irisée, c’était un plus. “Si je n’avais pas eu le maillot de champion du monde, je n’aurais peut-être pas été au départ parce que je suis focalisé sur le Giro.”

Dès ce lundi, il repartira à Calpe où il s’entraînera au niveau de la mer mais dormira dans une chambre hypoxique, histoire de peaufiner une préparation optimale. “Même si je n’avais pas gagné à Liège, j’aurais confiance en moi.” Mais rien ne vaut une victoire, qui plus est dans un monument, pour gonfler le moral.