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Willem Alexander : dix ans de polémiques et de critiques

Aux Pays-Bas comme au Grand-Duché de Luxembourg, il y a une tradition à abdiquer. La princesse Beatrix avait succédé en 1980 par abdication à sa mère Juliana qui était aussi montée sur le trône après l’abdication de sa mère Wilhelmine. Beatrix des Pays-Bas avait estimé en 2012 après l’accident de ski qui plongea son fils le prince Friso dans le coma jusqu’à sa mort, que le moment était venu de passer la main à son fils.

Dix ans d’un règne qui a été émaillé de polémiques et de vives critiques, faisant passer la popularité du souverain (selon des sondages Ipsos parus en 2020 et 2022) de 76 % à 42 %.

En septembre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire à La Haye, la famille royale avait essuyé des huées. Il faut avouer que les maladresses en période de pandémie ont profondément choqué l’opinion publique. Alors que le gouvernement avait imposé en octobre 2020 un confinement partiel, le couple royal et ses trois filles étaient partis dans leur résidence secondaire en Grèce. Lorsque le départ du roi fut confirmé, le tollé fut général. Willem-Alexander et Maxima rebroussèrent chemin (pas les princesses) et n’eurent d’autre choix que de faire un acte de repentance face caméra. Quelques mois plus tard, nouvelle polémique car la princesse héritière Amalia avait fêté sa majorité en compagnie de 21 personnes alors que les normes sanitaires n’autorisaient que quatre…

En comparaison avec les autres monarchies européennes, la famille royale mène un grand train de vie (résidence secondaire en Grèce, nouveau yacht, fréquentes escapades touristiques privées…). La rénovation du Palais Huis ten Bosch où vit le souverain a, quant à elle, laissé une ardoise de 63 millions €.

En 2022, la monarchie néerlandaise était dans le top 3 des plus onéreuses avec 44,4 millions € (La Belgique était alors cinquième avec 3,11 millions € incluant les frais de personnel et d’entretien du Palais royal de Bruxelles et du château de Laeken, ainsi que les listes civiles du roi, du roi Albert II, de la princesse Astrid et du prince Laurent). S’il avait été d’emblée annoncé que la princesse héritière Elisabeth de Belgique ne percevrait pas de liste civile avant la fin de ses études universitaires, cette position ne fut actée que dans un deuxième temps (à nouveau suite aux critiques) de la princesse héritière Amalia des Pays-Bas.

Depuis lors, le roi Willem-Alexander a essayé de rectifier le tir, multipliant les déplacements sur le terrain, notamment aux Antilles néerlandaises avec la princesse héritière Amalia. Il a enregistré un podcast « Dans les yeux du roi » en dix épisodes où il revient sur les moments qui l’ont le plus marqué au cours de cette décennie. Des entretiens sincères et touchants qui lui ont (re)donné une image plus proche et plus humaine. Dans le même ton, le roi a reçu le 26 avril au Palais Huis ten Bosch 100 citoyens néerlandais méritants pour célébrer cet anniversaire.