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Le conte de fées de Typh Barrow

Cependant, le chemin pour parvenir à ce concert joué à guichets fermés n’a pas été un long fleuve tranquille. C’est l’aboutissement d’un travail colossal, éprouvant, parfois fastidieux aussi. D’autant plus que le Covid s’est invité dans la danse retardant les projets de la chanteuse.

Flash-back. Le documentaire proposé sur La Une ce samedi 8 avril nous ramène près d’un an avant ce 14 mai 2022, lorsque tout a commencé. Typh Barrow est alors en résidence pour préparer sa tournée dont Forest National sera l’apothéose. L’heure est à la création. Il faut imaginer le spectacle, le préparer, le mettre en place. Tout régler pour que face au public, le show se déroule comme si tout était facile. Ce naturel est pourtant le fruit d’un travail acharné. Celui de Typh Barrow et de son équipe de musiciens, bien entendu. Celui d’une horde de techniciens et autres « petites mains » dévouées corps et âme pour la réussite de la tournée et du spectacle. Celui aussi de l’omniprésent François Leboutte, le manager et producteur de la chanteuse. C’est lui le chef d’orchestre de tout ce « bazar » aurait dit le regretté Arno.

Préparer une tournée et un concert aussi important que celui de Forest National, ça passe par des hauts, des bas et parfois des très bas. Des coups de tête également. Même des engueulades. Comme lorsque François Leboutte s’énerve quand on lui répond systématiquement que telle ou telle chose n’est pas possible. « On ne doit pas soulever les problèmes, on doit soulever les solutions », martèle-t-il et élevant la voix et en frappant du poing sur la table.

Le documentaire nous emmène dans les coulisses de la tournée de Typh Barrow, de la création des costumes de scène aux répétitions dans le Palais des Beaux-Arts de Charleroi en passant par les réglages avec les choristes et la mise en place de la captation filmée à Forest National. La chanteuse tombe des nues lorsqu’en cours de tournée arrivent des écrans géants destiner à donner une dimension encore plus spectaculaire à ses prestations. Mais voilà, qui dit matériel high-tech dit aussi pépins techniques.

Photos Bernard Demoulin : Typh Barrow chez IPM
Photos Bernard Demoulin : Typh Barrow chez IPM ©© Bernard Demoulin

« Tout part de la peur »

Le film montre combien les questionnements et les doutes sont nombreux dans la préparation d’une telle aventure. Qu’est-ce que le public attend ? Quelles surprises peut-on lui faire ? Quelles couleurs donner aux titres joués ? Quelles sont les contraintes à respecter, les obstacles à surmonter ? Autant de points d’interrogation à effacer pour qu’au moment de monter sur scène et de se lancer dans la première chanson, seule la musique compte. « On ne se pardonne pas la moindre erreur, explique Typh Barrow. Il y a la peur de me décevoir, de décevoir le public qui a payé son ticket pour venir voir un spectacle. La peur de décevoir mon équipe qui a investi du temps et de l’énergie dans le concert. En fait, tout part de la peur. »

La pression est perceptible à chaque étape du processus de création, parfois jusqu’à semer le chaos dans la tête de la chanteuse. Quelques larmes s’invitent. De peur justement. De frustration. Mais à la fin, ce sont bien des larmes de joie qui dégouline sur son visage et celui de ses choristes. « Le seul mot qui me vient à la bouche, c’est merci. Je ne peux pas m’empêcher de repenser à la petite fille pleine de rêves mais aussi pleine de complexes parce qu’elle avait la voix trop grave, peut-être trop masculine. Pas assez comme-ci, pas assez comme ça, confesse-t-elle. Voir le résultat quelques années plus tard, c’est une belle récompense. Elle est d’autant plus belle qu’on va pouvoir remettre ça. » Et oui, l’ex-coach de The Voice a de nouveau rendez-vous avec son rêve : Forest National. Elle s’y produira le 23 avril. « On a bossé toute notre vie pour ça », confiait-elle en début de documentaire. Tout ça pour deux heures de vérité, deux heures face au public. Son public. Mais le périple en valait la peine quand on voit son sourire au moment des au revoir à la fin de son premier Forest National.