Maroc

Mohamed Sadiki à la 2ème conférence africaine sur la réduction des risques en santé: Une vision continentale pour la souveraineté alimentaire

A sa deuxième journée, la 2ème conférence africaine sur la réduction des risques en santé, qui se poursuit jusqu’au 29 septembre à Marrakech, s’attaque jeudi à son thème principal. Le temps d’un 2ème panel, il était question, le jour même de parler «Eau, environnement et sécurité alimentaire», selon l’angle de différents experts y compris africains auxquels cet atelier est également consacré. Le tout en présence du ministre marocain de l’agriculture.

«Ce panel traite de la sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde avec une focalisation sur les stratégies de réduction des risques». Ainsi s’exprime, en ouverture de ce panel, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki pour expliciter le rapport entre cette rencontre et la 2ème conférence africaine sur la réduction des risques en santé.

Une mobilisation continentale autour de défis de taille

Pour le responsable gouvernemental, «cette initiative, qui a voulu mobiliser l’Afrique sur une thématique d’une extrême importance, ambitionne de contribuer à stimuler l’édification d’une vision continentale, concertée pour la santé et le bien-être humain ainsi que des écosystèmes sur le continent africain». Et ce n’est pas tout ! Le ministre ne manque pas de faire un diagnostic de l’Afrique. «Notre continent fait face à des défis en matière de santé notamment en lien avec la disponibilité durable d’une alimentation saine et d’un environnement propre, ainsi que de l’accès à l’eau potable. La faim, la malnutrition et l’insécurité alimentaire déjà répandues sont fortement exacerbées par ces défis», avance M. Sadiki qui rappelle, entre-temps, la crise sanitaire liée à la Covid-19 et les changements climatiques. Par l’occasion, il livre un constat sur la situation à l’échelle globale.

Des répercussions du contexte mondial sur le continent

«Dans le contexte que vit l’humanité toute entière, la vulnérabilité de nos systèmes alimentaires est encore une fois clairement dévoilée et exacerbée par les répercussions de la violence des changements climatiques entre sécheresse, inondations et immigrations des poissons, etc.», illustre-t-il. Cela, à son sens, «affecte lourdement la sécurité et la souveraineté alimentaire qui sont devenues au centre des préoccupations politiques et économiques des pays ». Pour lui, la transformation de nos systèmes alimentaires et de nos chaînes de valeurs agroalimentaires vers plus de durabilité et de résilience est «aujourd’hui une priorité pour assurer une sécurité alimentaire durable et résiliente en Afrique garantissant une préservation de l’accès à une alimentation salubre, diversifiée et nutritive tout en préservant nos ressources naturelles et nos écosystèmes».

Quelles conditions de souveraineté ?

Aux yeux du ministre, «la situation exige de nous tous la mise en avant du potentiel crucial de l’agriculture pour le traitement de la fragilité des systèmes de production et des chaînes de valeurs alimentaires». «Le développement de l’agriculture est de toute évidence une condition de la souveraineté alimentaire. Il passe par l’élaboration d’une politique agricole forte, efficace et adaptée à chaque pays », ajoute le ministre. D’après lui, «le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire, sont entre autres des défis communs pour tous les pays africains ». « Le futur de la coopération intra-africaine repose sur la capacité à mieux traiter ces enjeux dans une perspective collective », estime-t-il. A ses yeux, cela requiert des actions « novatrices consolidées dans un processus de coopération et de partenariat ». A cet égard, il donne « une tonalité marocaine ». « En effet, le Royaume du Maroc a fait de la souveraineté alimentaire une base essentielle et un moyen pour garantir la sécurité alimentaire, un engagement fondamental et une priorité stratégique pour sa politique de développement. C’est ce qu’a voulu le Souverain », avance M. Sadiki qui évoque le PMV, la stratégie Génération Green et bien d’autres. Dans le continent, le Maroc contribue, d’après le ministre, « aussi à la sécurité alimentaire de nos partenaires africains ».