Maroc

Le taux de remplissage des barrages atteint 29,5% à la date du 27 juillet

Il a progressé de 1,1% par rapport à la même date de l’année précédente

Stress hydrique
Le niveau des réserves des barrages s’élève actuellement à 4,7 milliards de m3, contre 4,5 milliards de m3 à la même date en 2022. Les barrages Al Massira, Ahmed Al Hansali et Abdelmoumen affichent un taux toujours inférieur à 7%.

Le stress hydrique s’accentue au Maroc. Les réserves des principaux grands barrages ne cessent de diminuer comme en témoignent les dernières données de la Direction générale de l’hydraulique. Le taux de remplissage des barrages au niveau national est de 29,5% à la date du 27 juillet 2023 contre 28,4% au cours de la même période de l’année dernière. Notons qu’à la date du 11 juillet 2023, ce taux était de 31,2%. Le niveau des réserves des barrages s’élève actuellement à 4,7 milliards de m3 ( 4.757,4 Mm3) contre 4,5 milliards de m3 ( 4.579,6 Mm3) à la même date en 2022. Plusieurs grands barrages sont quasiment à sec. C’est notamment le cas du barrage Al Massira, qui affiche un taux de remplissage d’à peine 4,2% contre 5,2 % il y a un an.

Ses réserves actuelles s’établissent à 112,1 Mm3 contre 139 Mm3 l’année dernière. La situation est aussi inquiétante concernant le barrage Abdelmoumen qui est l’un des plus importants de la région Souss-Massa. Ce barrage dispose d’une réserve totale de 11,9 Mm3 contre 4,2 Mm3 à la même période de l’année précédente. Il affiche un taux de remplissage de 6% actuellement contre 2,1% à la même date en 2022. Pour sa part, le barrage Ahmed Al Hansali affiche un taux de remplissage de 6,7% contre 7,4% l’année dernière. Ses réserves actuelles sont estimées à 44,8 Mm3 contre 49,3 Mm3. Concernant la situation des autres barrages, le barrage d’Al Wahda, plus grand barrage du Maroc, affiche un taux de remplissage de 51% contre 47,8% à la même date l’année dernière. Ses réserves actuelles sont estimées à 1,7 milliard de m3 (1.796,4 Mm3) contre 1,6 milliard de m3 (1.685,3 Mm3) à la même date en 2022. Quant au 3ème plus grand barrage, à savoir Bin El Ouidane, son taux de remplissage est de 13,6% contre 10,5% en 2022. Par ailleurs, certains barrages affichent un taux de remplissage satisfaisant faisant écarter le risque de pénurie d’eau. C’est notamment le cas du barrage de Tanger-Méditerranée avec un taux de remplissage de 92,4%, Acharif Al Idrissi (92, 5%), Bouhouda (92,5%), Garde Sebou (98,5%), Chefchaouen ( 92,1%), Smir (90,9%), Abou El Abbas Essabti (88,4).

Accélération de la réalisation des grands barrages
Le projet d’interconnexion entre le bassin de Sebou et celui de Bouregreg a été réalisé à hauteur de 99%, avait indiqué mardi à la Chambre des conseillers le ministre de l’équipement et de l’eau, Nizar Baraka. Les travaux de transfert des eaux du barrage Garde du Sebou vers le Barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah débuteront à la fin de l’été, a fait savoir le ministre . Cette opération d’interconnexion permettra l’approvisionnement des populations de Rabat et de Casablanca à hauteur de 300 à 400 millions de mètres cubes d’eau potable annuellement. M. Baraka a pointé du doigt un recul structurel des ressources hydriques en raison des changements climatiques et de la hausse des températures, avec un recul des importations d’eau durant les dernières années à 14 milliards de mètres cubes.

Pour faire face à cette situation, le ministère s’attelle à accélérer le rythme de réalisation des grands barrages en raccourcissant les délais d’achèvement entre 6 et 14 mois outre la programmation de la construction de 8 autres grands barrages entre 2023 et 2027 et le lancement d’appels d’offres pour réaliser les travaux de construction de 5 barrages moyens avec une capacité de stockage totale de 63 millions de mètres cubes. S’agissant des petits barrages et des lacs collinaires, M. Baraka a indiqué qu’il sera procédé, sur une base contractuelle avec les régions, à la réalisation de 129 barrages au cours des deux prochaines années avec une enveloppe budgétaire de 4,2 milliards de dirhams.

Stations de dessalement : Le Maroc vise 1 milliard m3/an à l’horizon 2030
La capacité globale des 12 stations existantes de dessalement de l’eau de mer s’élève à 179 millions de m3 par an, auxquels s’ajoutent quelque 37 millions de m3 issus du dessalement des eaux saumâtres. Cette capacité de production sera renforcée par 110 millions de m3 à la faveur des apports de deux stations de Safi et Jorf Lasfar réalisées par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) en vue d’approvisionner les villes de Safi et d’El Jadida en eaux potable et industrielle.Plusieurs stations sont actuellement en cours de réalisation dont la plus importante est celle de Casablanca-Settat, avec une capacité de 300 millions m3/an et dont la première phase de construction se fera dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP).

Les projets futurs de dessalement devraient voir le jour à travers des PPP, qui constituent, selon le ministre, un moyen efficace pour mettre à profit les compétences créatives du secteur privé dans ce domaine, développer le niveau des études et des ouvrages en la matière et s’assurer d’une offre de services et de prestations de qualité dans un cadre contractuel tout en les livrant dans les délais escomptés. En plus des stations planifiées dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI) 2020-2027, ces acquis seront renforcés par le lancement d’autres projets de dessalement de l’eau de mer, visant à porter la capacité de production à 1 milliard m3/an à l’horizon 2030.