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La Syrie enterre ses 110 victimes de l’attaque de drones à Homs – Actualités Tunisie Focus

En Syrie, les funérailles ont débuté vendredi pour les quelque 110 victimes de l’attaque de drones lors d’une cérémonie de promotions d’officiers à Homs, à laquelle Damas a répliqué par des bombardements intensifs de zones rebelles. L’émissaire de l’ONU pour la Syrie a appelé, de son côté, à « une désescalade immédiate » de la violence.

Le visage fermé, des dizaines de proches de victimes étaient rassemblés, vendredi 6 octobre dès l’aube, devant l’hôpital militaire de Homs. Des ambulances ont commencé à transporter vers leur dernière demeure les dépouilles des officiers et des membres de leurs familles, tués la veille dans l’attaque de drones contre une cérémonie de promotions d’officiers qui a fait plus de 110 morts.

« Mon fils, ne monte pas en voiture, ne pars pas, reste près de moi », criait une mère éperdue de douleur, en robe noire à fleurs blanches, la tête recouverte d’un fichu blanc.

Des soldats portant des couronnes précédaient les cercueils, au son d’une musique militaire.

Le ministre de la Défense, Ali Mahmoud Abbas, qui avait quitté la cérémonie jeudi peu avant l’attaque de drones, a assisté aux funérailles d’une trentaine de militaires et de civils à Homs. « Le sang des martyrs qui ont payé de leur vie hier est très cher, mais la patrie l’est encore plus », a-t-il affirmé.

L’attaque contre l’académie militaire à Homs, qui a fait « 112 morts dont 21 civils » et au moins 120 blessés, a été imputée à « des organisations terroristes » par l’armée syrienne, qui a promis de « riposter fermement ».

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a pour sa part donné un bilan plus élevé, affirmant que l’attaque avait fait 123 morts incluant 54 civils parmi lesquels 39 enfants, et quelque 150 blessés.

Bombardements en représailles

Non revendiquée, elle a été menée « à l’aide de drones chargés d’explosifs », selon l’armée. La province de Homs est entièrement sous le contrôle du régime syrien depuis 2018.

Des groupes jihadistes qui contrôlent une partie du territoire syrien ont parfois recours aux drones armés pour commettre des attaques.

Les forces gouvernementales ont riposté par des bombardements qui ont visé depuis jeudi après-midi le dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest. L’OSDH a fait état de 15 civils tués.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a appelé jeudi à « une désescalade immédiate » de la violence en Syrie, après l’attaque contre l’académie militaire.

« Les scènes horribles d’aujourd’hui rappellent la nécessité d’une désescalade immédiate de la violence, d’un cessez-le-feu national et d’une approche coopérative de la lutte contre les groupes terroristes inscrits sur la liste du Conseil de sécurité », a déclaré Geir Pedersen, dans un communiqué publié à Genève.

« Toutes les parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international et assurer la protection des civils et des infrastructures civiles », a-t-il ajouté, se disant « gravement préoccupé par l’escalade de la violence en Syrie aujourd’hui ».

« Je déplore profondément les pertes de vies humaines de part et d’autre. Je lance un appel urgent à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue », a-t-il encore dit.