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”La situation est peut-être plus grave aujourd’hui que pendant la guerre froide” : Lavrov envoie un message fort lors du Conseil de sécurité de l’ONU

En effet, la présidence tournante du Conseil de sécurité est définie par ordre alphabétique des pays qui y siègent. En avril, la Russie a donc repris la présidence au Mozambique, membre non-permanent qui avait présidé en mars. De même, comme le siège de l’ONU se trouve à New York, les États-Unis ne peuvent pas interdire les dirigeants et diplomates des États membres de rentrer sur son territoire.

La Russie a donc pris la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU et a envoyé ni plus, ni moins que son chef de la diplomatie : le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ce dernier a donné le ton, lundi, en organisant et en présidant une réunion spéciale sur “la défense des principes” de la Charte de l’ONU, dont le maintien de la paix internationale. Un principe que la Russie a elle-même violé en envahissant l’Ukraine.

”Interlocuteur hypocrite”

Cette réunion demandée par la Russie n’a en tout cas pas manqué de faire réagir les autres membres du Conseil de sécurité. L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a notamment qualifié la Russie “d’interlocuteur hypocrite”.

”En organisant ce débat, la Russie tente de se présenter comme un défenseur des principes des Nations unies. Mais rien n’est plus éloigné de la vérité. Comment peut-on être aussi cynique ?”, s’est de son côté indigné Olof Skoog, le représentant des 27 États membres de l’Union européenne au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le ministre russe des Affaires étrangères a très peu goûté aux critiques des alliés de l’Ukraine, réagissant sèchement : “Personne n’a permis à la ‘minorité’ occidentale de parler au nom de l’humanité tout entière”, a-t-il lâché, fustigeant au passage les autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU : “la situation est aggravée par un manque de confiance dans la coopération internationale.”

Avant de conclure, donnant le ton de la présidence russe du Conseil de sécurité : “La situation aujourd’hui dans le monde est peut-être plus grave qu’elle ne l’a jamais été durant la guerre froide”. “Comme pendant la guerre froide, nous avons un seuil dangereux, peut-être plus dangereux encore”, a-t-il également indiqué.

Un parallèle avec la guerre froide qui avait été dépeint il y a quelques jours dans les colonnes de La Libre par l’ancien Secrétaire général de l’Otan Willy Claes, qui se montrait “très inquiet” de la situation.