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La Maison Blanche impute à Donald Trump le retrait chaotique d’Afghanistan

Le retrait chaotique des troupes américaines et alliées d’Afghanistan, en août 2021, est dû en large partie à un manque de planification de l’administration Trump et, dans une moindre mesure, à une mauvaise estimation des services de renseignement : telle est l’analyse de la Maison Blanche, qui a été livrée jeudi soir aux médias américains dans un document résumé de 12 pages concocté par le Conseil national de sécurité.

Dans le même temps, le président Joe Biden a fourni au Congrès des documents plus détaillés, classifiés, réclamés de longue date par les Républicains. Ces derniers croisent actuellement le fer avec les Démocrates lors d’auditions parlementaires sur ce retrait d’Afghanistan. L’élu républicain Michael McCaul a qualifié sur Twitter le rapport de la Maison Blanche de “honteux, injuste et carrément insultant”.

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Des négociations “sans consulter nos alliés”

Que dit la Maison Blanche ? Que “les choix du président Biden sur comment exécuter un retrait étaient fortement limités par les conditions créées par son prédécesseur”. En l’occurrence, que Donald Trump a ordonné des négociations directes avec les talibans “sans consulter nos alliés et partenaires ni autoriser le gouvernement afghan à la table des négociations” ; que ces pourparlers ont conclu en février 2020 l’accord dit de Doha imposant une sortie des troupes américaines en mai 2021 et que M.Trump a ordonné au gouvernement afghan de libérer 5 000 combattants talibans, dont des commandants expérimentés, “sans obtenir la libération du seul otage américain se trouvant dans les mains des talibans”.

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Il n’y avait pas d’autre scénario qui aurait pu changer la trajectoire, à l’exception d’une présence militaire américaine permanente et nettement renforcée.

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Selon le rapport, il n’y avait plus que 2 500 soldats américains dans le pays quand le président Biden a pris ses fonctions en 2021, contre 10 000 à l’investiture du président Trump en 2017. Le retrait d’Afghanistan ne pouvait plus être stoppé, sinon par le redéploiement de milliers de soldats, ce que Joe Biden ne voulait pas non plus. “En fin de compte, après plus de 20 ans, plus de 2 000 milliards de dollars dépensés et l’organisation d’une armée afghane de 300 000 militaires, la vitesse et la facilité avec laquelle les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan suggèrent qu’il n’y avait pas d’autre scénario qui aurait pu changer la trajectoire, à l’exception d’une présence militaire américaine permanente et nettement renforcée”.

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Des talibans montent la garde devant l’aéroport de Kaboul, le 31 août 2021.

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Des talibans montent la garde devant l’aéroport de Kaboul, le 31 août 2021. ©AFP/Archives

Les talibans n’étaient pas attendus aussi vite à Kaboul

Sur ce passif Trump, s’est greffée une mauvaise appréciation des services de renseignements, civils et militaires, de la capacité de l’armée afghane à protéger Kaboul des talibans. Ces derniers n’étaient que 80 000 et ne disposaient pas d’appui aérien. “Début 2021”, les services estimaient que les talibans prendraient le contrôle de la capitale afghane “endéans un an ou deux” après le départ des troupes américaines. Or les talibans sont arrivés à Kaboul alors que le dernier soldat américain n’était pas encore parti. Ils étaient eux-mêmes surpris de leur avancée.

L’administration Trump en partance a laissé à l’administration Biden une date de retrait, mais pas de plan pour l’exécuter”, reproche aussi le rapport, qui souligne au final le succès de l’évacuation, par rotations d’avions, de près de 124 000 Américains, Afghans et alliés.