Accident de trains en Grèce : L’opposition accuse le gouvernement de « fuir ses responsabilités »
Un réseau ferroviaire a problèmes chroniques. Alexis Tsipras a accusé vendredi le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis de « fuir sa responsabilité » et de « dissimuler la vérité » dans l’accident de trains qui a fait 57 morts.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a promis jeudi « la transparence absolue » dans l’enquête sur cette collision survenue le 28 février à Tempé, à environ 350 km au nord d’Athènes.
« Tous à blamer » pour Mitsotakis
Le chef du gouvernement, confronté à une vague de colère des Grecs depuis cette catastrophe, a assumé « la responsabilité » de cet accident, le pire survenu dans le pays. Mais il a souligné que « tous » étaient « à blâmer », renvoyant ainsi la responsabilité sur les différents gouvernements des dernières années qui ont tardé à moderniser les systèmes de sécurité des chemins de fer.
« La tragédie nationale à Tempé (…) n’est pas une question de polémique entre les partis mais une question de confrontation collective de la société avec ceux qui tentent de dissimuler la vérité », a fustigé Alexis Tsipras.
L’accident est en partie dû à « une erreur humaine », comme l’a répété Kyriakos Mitsotakis. Le chef de la gare de Larissa, ville proche de l’accident, a ainsi été placé en détention provisoire. Trois autres employés des chemins de fer sont également poursuivis dans cette affaire.
« La société est en deuil mais aussi en colère »
Mais cet accident, qui a touché surtout des jeunes, a suscité des manifestations massives contre le gouvernement conservateur alors que se profilent avant juillet des élections générales.
Une nouvelle manifestation des élèves des écoles de musique a eu lieu vendredi sur la place Syntagma en bas du Parlement dans le centre d’Athènes à la mémoire des victimes du drame. Dimanche, les syndicats, surtout communistes, ont appelé à une nouvelle manifestation à Athènes.
« La société est en deuil mais aussi en colère » et « perd sa confiance dans les institutions », a reconnu la présidente de la République, Katerina Sakellaropoulou, lors d’une rencontre avec le Premier ministre.
Un réseau ferroviaire a problèmes chroniques
Le gouvernement a annoncé vendredi soir des aides financières pour réconforter les familles de victimes qui bénéficieront également d’un effacement de leurs éventuelles dettes fiscales ou bancaires, selon des sources ministérielles.
L’accident a mis en lumière les problèmes chroniques des chemins de fer grecs. Des experts ont critiqué la scission de la société publique des trains (OSE) lors de la crise financière de la dernière décennie et la privatisation du secteur de transports, imposée alors par les créanciers de la Grèce (UE et FMI).