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Kaïs Saied serviteur de Georgia Meloni – Actualités Tunisie Focus

L’extrême droite italienne emmenée par Georgia Meloni et Matteo Salvini organise sa conférence sur la migration à Rome. Ils lancent le « Processus de Rome » pour bloquer l’arrivée en Europe des migrants et convaincre leurs amis souverainistes d’être les gardes-frontières de l’Europe.

Meloni avait besoin de cette conférence pour améliorer son image auprès de son électorat et faire oublier ses déboires de politique intérieure et ainsi faire oublier la guerre menée aux ONG, la gestion du naufrage du Cutro, les promesses de blocus navals et de ports fermés, les promesses électorales non tenues avec la réalité de débarquements toujours plus nombreux que même la droite souverainiste n’arrive pas à contenir.

L’invité d’honneur du jour, est le président tunisien Kaïs Saied, protagoniste d’un virage autoritaire en Tunisie et au centre de vives critiques également pour la gestion et la déportation des migrants qui affluent le long des côtes tunisiennes.

Présents aussi l’exécutif européen Ursula von der Leyen et Charles Michel. La premiere, en particulier, dépense beaucoup pour entretenir un bon rapport avec le Premier ministre italien, ce qui pourrait contribuer grandement à sa réélection à la tête de la Commission en 2024 (poste qui est aussi convoité par le Néerlandais Mark Rutte) ou à l’OTAN.

Deux partenaires méditerranéens importants la France et l’Espagne sont absents. Leurs dirigeants n’appréciant pas particulièrement l’extreme droite italienne – tandis que le président chypriote est présent.

Quant aux Grecs, ils ont envoyé le ministre de la migration, tandis que les Turcs ont préféré confirmer au dernier moment la présence du ministre des Affaires étrangères et non d’Erdogan (probablement en raison de la position de Palazzo Chigi sur le dossier de l’entrée d’Ankara en Europe).

L’invité d’honneur de l’extrême droite Meloni est le président tunisien Kaïs Saied. Elle le rencontre avant de commencer la conférence (c’est le quatrième face à face en moins de deux mois). Et du dirigeant tunisien émane l’approche habituelle qui mêle accélérations et avertissements : « C’est le début d’un voyage », dit-il. Et d’ajouter : «  »Nous n’aurons pas de stabilité s’il n’y a pas de justice et si nous ne cherchons pas de solutions aux causes de cette injustice, de cette tragédie humaine de la migration ». Toutefois, Tunis étant aux abois, attend les fonds européens et demande le déblocage de ceux gelés par le Fonds monétaire international.

Parmi les autres principaux représentants figurent Mohamed bin Zayed Al Nahyan, chef des Émirats arabes unis, les dirigeants libyens et les premiers ministres de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Algérie, du Niger, de la Jordanie et du Liban.
Le processus de Rome

Il convient de noter le changement désormais consolidé du langage et des arguments de Meloni, résultant principalement de l’échec de la promesse de bloquer les débarquements des migrants. En raison également de l’instabilité des régions d’origine des flux et des pays de transit (en particulier la Tunisie et la Libye), les arrivées ont connu une forte poussée.

Ainsi, Meloni mise tout sur le plan Mattei – qui est en fait rebaptisé « Processus de Rome » – et promet un « dialogue entre égaux » entre les pays riverains de la Méditerranée. Elle réaffirme la nécessité d’une migration légale et d’une lutte acharnée contre le trafic illégal.

Et enfin, elle envoie un signal à l’Europe : « L’accompagnement des réfugiés et des déplacés est un devoir auquel nul ne peut se soustraire. Ceux qui fuient les guerres et les catastrophes ont le droit d’être sauvés. Mais ce droit ne peut déboucher automatiquement sur le droit d’être accueillis partout. Un devoir de solidarité est donc de renforcer le soutien économique à ceux qui se retrouvent à accueillir un plus grand nombre de réfugiés ».

Un message que la première ministre doit adresser en priorité à ses partenaires conservateurs de la droite continentale, emmenés par les Polonais, hostiles au mécanisme de solidarité économique conçu par Bruxelles pour les pays frontaliers maritime.

Source : Mediterranean Development Initiative – MDI