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Il s’habille en femme pour… jouer à un tournoi d’échecs féminin, mais se fait trahir par ses chaussures

Vêtu d’une burka et d’une paire de lunettes, le jeune homme n’a, dans un premier temps, soulevé aucune suspicion comme l’a confirmé le président de Chess Kenya, Bernard Wanjala : “Nous n’avons pas eu de soupçons au début, parce que porter un hijab est normal”.

Trahi par ses chaussures et son silence

Au fur et à mesure du tournoi, les doutes se sont accumulés sur Millicent. Dans un premier temps, c’est le niveau de cette nouvelle joueuse qui a surpris. Elle a battu l’ancienne championne nationale du Kenya ainsi que la meilleure joueuse ougandaise. Millicent était censée n’avoir participé à aucun autre tournoi auparavant.

Ensuite, certains détails ont confirmé les soupçons comme le rapporte le président de Chess Kenya : “l’un des signaux d’alarme que nous avons également remarqué [était] les chaussures, il portait des chaussures plus masculines que féminines”. Il poursuit en précisant que le silence de Stanley semblait suspect, surtout dans le milieu des échecs : “Nous avons également remarqué qu’il ne parlait pas, même lorsqu’il est venu chercher sa plaquette, il ne pouvait pas parler. Normalement, lorsque vous jouez, vous parlez à votre adversaire… parce que jouer aux échecs, ce n’est pas la guerre, c’est de l’amitié.”

Besoins financiers

De peur d’être accusées de profilage en raison de la tenue religieuse, les autorités ont laissé poursuivre Stanley avant de l’éjecter du tournoi au quatrième tour. Le jeune homme a tout de suite reconnu les faits et s’est excusé en expliquant qu’il avait agi de la sorte pour des raisons financières. Il pensait que gagner l’aiderait à s’en sortir. Le gain du championnat était de 3 000 dollars, soit un peu plus de 2 700 euros.

Le président de Chess Kenya a précisé que même s’il était susceptible que Stanley Omondi soit banni “pendant plusieurs années”, il ne serait pas exclu des échecs pour toujours.