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« Ce n’est pas possible, il faut dénoncer cela » : Marie-Pierre porte plainte contre un hôpital qu’elle juge responsable de la mort de sa mère

Le 19 décembre dernier, Josette, qui réside dans un Ehpad (maison de repos, NDLR), ne se sent pas bien et est conduite vers 19h aux urgences de l’hôpital Simone Veil à Eaubonne (Val-d’Oise). Elle souffre de problème d’oxygénation. Vers 21h, Marie-Pierre rejoint finalement sa maman : “Je l’ai trouvée dans un couloir de l’hôpital. Comme il n’y avait qu’un drap sur elle, j’ai demandé si on pouvait avoir une couverture. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas. Comme j’avais une doudoune, je l’ai mise sur elle pour qu’elle puisse se réchauffer un peu”, témoigne-t-elle.

Le long calvaire de Josette ne fait que commencer. Toujours installée dans ce couloir, elle attend plus de 24h avant de pouvoir se faire ausculter par un médecin. Durant cette journée d’attente, elle ne recevra d’ailleurs qu’une compote comme alimentation. Le médecin, lui, est formel : l’état de la dame âgée est préoccupant et il faut l’hospitaliser. “Elle devait normalement être transférée en unité gériatrique aiguë, mais après finalement encore une longue attente, le médecin est venu annoncer que c’était bondé et qu’il n’y avait pas de place”, raconte Marie-Pierre.

Après 44 heures interminables, Josette rentre donc à l’Ehpad, traumatisée et affaiblie. Refusant alors de s’alimenter, elle décédera 15 jours plus tard. “Ma mère a toujours été une battante, toujours positive, elle allait jusqu’au bout des choses. Mais là je pense que ce passage a été vraiment déclencheur pour elle d’un ‘je ne veux plus’”, explique encore Marie-Pierre à BFM.

Cette dernière a décidé de passer à l’action et, comme elle le confie au Parisien, veut dénoncer la situation : “Je veux qu’il y ait une reconnaissance des manques et des négligences sur les personnes vulnérables comme ma maman. Nous sommes en 2023, en France, on a un système hospitalier qui devrait être à la pointe. Laisser une femme de 83 ans sur un brancard, sans couverture, pendant 44 heures, ce n’est pas possible. Il faut dénoncer ce genre de choses.”

Une enquête a entretemps été ouverte.