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Agression du petit-neveu de Brigitte Macron : “des actes insupportables et inqualifiables”, réagit Emmanuel Macron

Depuis Reyjkavik, Emmanuel Macron a dénoncé “des actes insupportables et inqualifiables”. “La violence n’a pas sa place en démocratie […] Aucune forme de violence ne se justifie”, a-t-il affirmé.

Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, patron de la célèbre chocolaterie du même nom “a eu le courage d’affronter la lâcheté, la bêtise et la violence d’un groupe que je laisse à la justice le soin de qualifier”, a déclaré l’épouse du président, dans un message transmis à l’AFP, se disant “en solidarité totale” avec sa famille.

Lundi, dans le centre-ville d’Amiens, peu après une interview d’Emmanuel Macron au 20H00 de TF1, le petit-neveu de la première dame qui rentrait à son domicile, situé au-dessus de la chocolaterie familiale, a été pris à partie par plusieurs personnes qui participaient à une “casserolade”, a raconté à l’AFP le père de la victime, Jean-Alexandre Trogneux. Alors qu’ils “commençaient à tambouriner sur les portes et sur les vitres” du magasin, “ils ont reconnu mon fils” et “les coups ont commencé à pleuvoir”, a-t-il décrit, très éprouvé.

Jean-Baptiste “a une ou deux côtes cassées, au scanner cérébral il y a un hématome dont on espère que ça restera bénin, il a trois doigts foulés”, a-t-il détaillé en début de soirée, précisant que son fils était rentré chez lui.

A picture shows a chocolate shop owned by French First Lady Brigitte Macron's grandnephew Jean-Baptiste Trogneux who was attacked a day before by anti-government protesters, in Amiens on May 16, 2023. The great-nephew of French First Lady Brigitte Macron, who runs the family's main chocolate shop, has been beaten up in an apparent politically motivated assault, police and family sources said on Tuesday. Local police said they had arrested eight people after the attack, which took place shortly after President Macron had appeared for an interview on the country's main TV news programme at 8:00 pm (1800 GMT) on Monday evening. (Photo by DENIS CHARLET / AFP)
La chocolaterie devant laquelle Jean-Baptiste Trogneux a été agressé ©AFP or licensors

Trois comparutions immédites

Huit personnes ont rapidement été interpellées. Trois individus soupçonnés seront jugés mercredi en comparution immédiate. Une adolescente sera présentée au juge des enfants et quatre autres personnes ont été libérées, a-t-on appris mercredi auprès d’une source policière.

Trois d’entre elles doivent être jugées en comparution immédiate, a indiqué à l’AFP une source policière. L’audience est prévue à 14H00, selon Jean-Alexandre Trogneux et une source proche du dossier. Une adolescente de 16 ans sera de son côté présentée à un juge des enfants, alors que quatre autres hommes ont eux été libérés, a-t-on précisé.

Toujours selon cette source, six des huit interpellés étaient connus des services de police.

L’adjoint à la sécurité de la ville, Hubert de Jeanlis, a dénoncé auprès de l’AFP l’action “d’une poignée d’agités du bocal”, et l’organisation désormais régulière de manifestations non déclarées. Il a précisé que la chocolaterie faisait l’objet d’une surveillance policière à chaque manifestation, et d’une vidéosurveillance désormais “transférée à la police nationale”.

”On a beau ne pas être d’accord, en colère, on ne s’en prend pas au président, on ne s’en prend pas à la famille, aux gens physiquement !”, s’indignait mardi soir devant la chocolaterie Williams Lefevre, 61 ans, pourtant “pas du tout d’accord” avec le chef de l’État.

Jean-Alexandre Trogneux dénonce lui une agression en forme de “point d’orgue” d’une série “d’amalgames”, invectives, et menaces contre la marque, fondée par l’arrière-grand-père de Brigitte Macron. Et ce malgré l’absence “de tout lien financier” entre la chocolaterie et le couple présidentiel.

Une pluie de réactions politiques

”Non à la violence et à la terreur”, a tweeté le patron des Républicains, Eric Ciotti, demandant une sanction “implacable” contre les auteurs.

”Je suis horrifiée”. “Ce type d’agissements doit être sanctionné très sévèrement par la justice”, a abondé Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon a également condamné, tout en adressant une critique au chef de l’État. “Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes contre des insoumis me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour quand il fut molesté”, a-t-il tweeté.

”Cet acte est intolérable et doit être condamné sans nuance. Il est terrible et d’une idiotie absolue. La violence contre quiconque est inacceptable”, a aussi tweeté Laurent Berger, numéro un de la CFDT.

L’agression est intervenue alors que le débat sur les violences contre les élus et leur famille est relancé depuis la démission, la semaine dernière, du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, dont le domicile a été la cible d’un incendie volontaire.

L’édile subissait depuis des semaines la pression de groupuscules d’extrême droite opposés au déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile près d’une école de la commune.

Depuis la promulgation mi-avril de la réforme des retraites, adoptée au forceps, des concerts de casseroles, même peu fournis, sont organisés quasiment à chaque déplacement d’Emmanuel Macron, de la cheffe du gouvernement ou d’un ministre, mais aussi pendant les allocutions télévisées du chef de l’État qui n’y voit pas “un formidable signe démocratique”.