France

Un cube de décontamination pour faire face « au plus vite » aux alertes chimiques

Il n’est pas censé servir tous les jours, loin de là. « Mais l’objectif est d’être le plus réactif possible le jour J », explique Delphine Douillet, médecin urgentiste au CHU d’Angers. L’hôpital public angevin vient de s’équiper d’un dispositif innovant pour faire face à des alertes chimiques, nucléaires ou radiologiques : un Déconcube. Ce module mobile aménagé dans un conteneur sert à « décontaminer » les victimes d’un attentat terroriste chimique, d’un accident industriel au sein d’une usine Seveso ou d’une exposition importante à des produits phytosanitaires, par exemple.

Son principal atout : il peut être déployé en moins de 30 minutes à proximité directe du service des urgences. Une équipe de 8 décontaminateurs suffit pour le faire fonctionner. « C’est plus rapide et plus facile à mettre en place qu’une chaîne de décontamination classique sous tentes », assure la société française Utilis, qui commercialise le cube. Environ 25 victimes par heure peuvent être prises en charge.

Aussi dans les hôpitaux d’Ile-de-France

« Les patients peuvent être accueillis debout, ou couchés sur un brancard pour ceux qui ne seraient pas valides, expose le Dr Delphine Douillet. Un premier sas leur permet d’être douchés et savonnés, un second d’être rincé et de s’habiller avec une tenue à usage unique. Le processus prend cinq minutes environ. L’eau contaminée est immédiatement récupérée pour être retraitée. »

L’efficacité du dispositif permet de « décontaminer au plus vite les victimes avant les soins » et « d’éviter une propagation de la contamination à l’intérieur de l’hôpital ». A l’hôpital d’Angers, une centaine d’infirmiers, médecins et ambulanciers sont formés à l’utilisation du Déconcube, qui aura coûté 135.000 euros au CHU.

Le même cube équipe déjà une demi-douzaine d’hôpitaux franciliens (Melun, Necker, Robert-Debré, Foch, Saint-Denis…), rapporte la société Utilis. Une commande a également été passée avec le centre hospitalier de Besançon (Doubs) et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).