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Soudan : Les violents combats en pause durant l’Aïd

Des combats moins intenses durant l’Aïd-el-Fitr. Les violents affrontements qui ont opposé vendredi l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à Khartoum se sont atténués en soirée par endroits alors que les appels au cessez-le-feu pour laisser partir civils et étrangers se multiplient.

A l’issue du septième jour d’affrontements qui ont fait 413 morts et 3.551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le monde avait plaidé pour une trêve à l’occasion de l’Aïd, la fête de trois jours qui marque la fin du ramadan et qui a débuté vendredi.

Les FSR le matin puis l’armée en soirée ont annoncé accepter cette pause dans les combats. Mais, comme à chaque fois depuis plusieurs jours, les deux camps se sont accusés d’avoir brisé la trêve. Dans la nuit toutefois, des témoins dans plusieurs quartiers de la capitale ont indiqué ne plus entendre d’explosions.

Une situation humanitaire « catastrophique » au Darfour

Depuis sept jours, les deux camps assurent tenir de nombreux bâtiments stratégiques, dont l’aéroport. Mais les raids aériens, les tirs croisés et les combats sont si intenses qu’il est impossible d’aller vérifier sur place. Washington a annoncé envoyer des militaires dans la région pour faciliter une éventuelle évacuation ; la Corée du Sud et le Japon vont eux envoyer des avions. L’Union européenne envisage pour sa part une évacuation dès que possible par voie terrestre.

Ces violences entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo ont « mis hors service 70 % des hôpitaux en zone de combat », rapporte le syndicat des médecins.

Au Darfour, l’une des régions les plus pauvres du Soudan, lui-même l’un des pays les plus pauvres du monde, « la situation est catastrophique », raconte un docteur de Médecins sans frontières (MSF). « Il y a tellement de patients qu’ils sont soignés à même le sol dans les couloirs parce qu’il n’y a tout simplement pas assez de lits », dit-il depuis cette région où les miliciens Janjawids, le gros des FSR, ont commis d’atroces exactions lors de la guerre civile au Darfour déclenchée en 2003. Depuis le début des hostilités, 10.000 à 20.000 personnes, surtout des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon l’ONU.