France

Réforme des retraites : Après des attaques de l’Elysée, Laurent Berger appelle Emmanuel Macron « à garder ses nerfs »

La tension est forte entre Laurent Berger et l’Elysée. Le secrétaire général de la CFDT a appelé mercredi Emmanuel Macron « à garder ses nerfs » après plusieurs attaques du chef de l’Etat ou de son entourage visant l’attitude du premier syndicat français dans le conflit sur les retraites.

« J’appelle au calme. J’appelle à garder ses nerfs. J’appelle le président de la République à ne pas balancer des petites phrases (…) sinon il va finir par se mettre à dos l’ensemble des organisations syndicales », a déclaré Laurent Berger sur BFMTV visiblement excédé contre ces propos.

La CFDT parle d’une « crise démocratique »

Depuis la Chine où le chef de l’Etat est en déplacement, l’entourage d’Emmanuel Macron a ciblé mercredi l’intersyndicale et en particulier la CFDT et son secrétaire général qui ont parlé à la sortie d’une réunion avec Elisabeth Borne de « crise démocratique » à propos du conflit sur les retraites.

L’entourage du chef de l’Etat a également estimé qu’ « aucune force sociale et politique, d’opposition », n’avait « voulu entrer dans un compromis et porter un autre projet ». « Pour la première fois de son histoire contemporaine, la CFDT n’a pas proposé un autre projet », a-t-on déploré de même source. « La réponse c’était : rien. » Ces propos font écho à de précédentes déclarations du chef de l’Etat lors d’une interview télévisée le 22 mars.

Sur BFMTV, Laurent Berger a une nouvelle fois qualifié ces allégations de « mensonge » comme il l’avait déjà fait après l’interview du président de la République. « Ça fait deux fois qu’on pointe la CFDT en termes de responsabilité, il n’y en aura pas trois… ça suffit maintenant », s’est-il ému. « Faut arrêter, on n’est pas dans la cour d’école », a-t-il encore dit. « Nous on n’est pas dans un combat politique », a-t-il ajouté.

« Il n’y a pas d’affaire personnelle », a-t-il complété alors que les spéculations vont bon train sur une hypothétique animosité réciproque entre Emmanuel Macron et lui. « Le président de la République doit considérer qu’il y a une crise sociale, une crise démocratique avec un risque de montée de l’extrême droite », a encore posé le leader cédétiste.