France

Pas-de-Calais : Cette fois, c’est bien la fin des chalets de Blériot-Plage

C’est la fin d’une époque. Après des années de procédures judiciaires, c’est cette semaine que doivent être démontés les 16 derniers chalets de plage de propriétaires récalcitrants dans la station balnéaire de Blériot-Plage, à Sangatte, dans le Pas-de-Calais. Le décret plage de 2006, qui renforce la loi Littoral de 1986, impose le remplacement de ces chalets, datant de l’après-guerre et parfois devenus des résidences secondaires miniatures, par des cabines démontables, dont la présence ne pourra excéder six mois par an.

Depuis fin 2019, la préfecture n’a plus renouvelé leur autorisation d’occupation du domaine public maritime. Un collectif de propriétaires baptisé « association Les chalets castors » s’était alors mis en place pour tenter d’infléchir la décision des autorités. En vain. En juillet 2022, le tribunal administratif de Lille avait enjoint les propriétaires de 33 chalets (sur les 230 que comptait cette plage) de les démolir « sans délai ».

Occupation illégale du domaine public maritime

Le tribunal administratif avait considéré que ces logements « ne remplissaient pas une fonction écologique de refuge et d’habitat pour les espèces animales, ni ne permettaient de lutter contre l’érosion dunaire et ne présentaient pas non plus une forte valeur patrimoniale et paysagère ».

La justice estimait ainsi qu’ils occupaient illégalement le domaine public maritime. Les contrevenants s’exposaient à une astreinte de 50 euros par jour de retard, en cas de non-destruction dans les trois mois suivant la notification du jugement. « Une partie de ces propriétaires a d’ores et déjà démonté son chalet à ses frais et les 16 derniers seront détruits et évacués dans la semaine, lors d’un chantier commun mené par une entreprise locale », selon l’association Les chalets castors.

« Une page se tourne… »

La destruction des 178 chalets restants est prévue avant la saison estivale. « Une page se tourne… Il nous restera de magnifiques souvenirs, des amitiés sincères et la conviction d’avoir mené un combat juste, de s’être battu jusqu’au bout et sans regret. Quelques-uns de nos chalets auront la chance d’avoir une deuxième vie et nous nous réjouissons pour eux », explique l’asso, dans un communiqué de presse.

Cette dernière annonce avoir déposé, en janvier, une demande d’inscription à l’inventaire des sites à protéger et à conserver auprès de la direction régionale de l’Environnement. « Malheureusement, la demande n’a, pour l’instant, fait l’objet d’aucune réponse », déplore l’asso.