France

Réforme des retraites : A Paris, le ramassage des poubelles reprend progressivement (pour le moment)

Ce mardi, la CGT de la filière déchets et assainissement a annoncé la suspension à partir de mercredi de la grève des éboueurs à Paris et du blocage des incinérateurs, qui ont provoqué l’amoncellement des ordures dans les rues de la capitale depuis le 6 mars dernier.

Sans doute un soulagement pour les habitants de Paris qui voient, petit à petit, les rues se désengorger des monticules de sacs-poubelle et autres déchets qui faisaient le quotidien de leurs trottoirs depuis plusieurs semaines. Mais ce qui s’est accumulé pendant cette période ne va pas disparaître en un week-end.

Plus de 3.000 tonnes ramassées en quatre jours

Mauvais point pour nos amis les rats, la tendance est à un retour à la normale progressif tant du côté du ramassage des ordures que des incinérations. Selon la Mairie de Paris, s’il restait 6.600 tonnes de déchets dans les rues mardi dernier, ce volume est descendu à 5.800 tonnes mercredi, 4.300 tonnes jeudi pour ne rester que 3.200 tonnes ce vendredi. Autant dire que le niveau baisse à vue d’œil.

Car si la CGT a annoncé la fin de la grève cette semaine, beaucoup de grévistes avaient déjà repris le travail et il n’en restait plus que quelques poignées ces derniers jours, selon la Mairie et les opérations de ramassage vont bon train.

Depuis le début de la semaine, entre 150 et 200 bennes parcourent la ville en permanence pour ramasser les ordures, privilégiant les « points noirs », ce qui justifie les écarts importants d’un quartier à l’autre. Un nombre « supérieur à la normale », insiste la Mairie de Paris.

20 à 30 % de camions en plus pour nettoyer les rues

De la même manière, les services de propreté déploient 20 à 30 % de camions en plus pour nettoyer les rues de la capitale afin de « gommer » les résidus de déchets qui ornent le bitume, même après le passage des éboueurs.

Si la Mairie se refuse à donner une estimation quant à une éventuelle date de retour à la normale, elle donne pour exemple la situation de 2019 lorsqu’il avait fallu moins d’une semaine pour évacuer 3.000 tonnes de déchets.

A ce rythme, les rues de Paris retrouveraient leur aspect originel le week-end prochain. Mais la réalité dépend aussi des incinérateurs où dont les statuts sont un peu moins stables.

Les incinérateurs sont débloqués…

Joint par 20 Minutes, le Syctom, établissement qui gère les trois incinérateurs de Paris et un site de transfert, se veut rassurant. Sur le site de Saint-Ouen, la fin de la grève a été votée il y a plus d’une semaine et l’activité est depuis revenue à son niveau « quasi normal » pour ce qui est de la réception des déchets. Si les fours avaient été éteints pour maintenance, le premier a été rallumé ce vendredi. Entretemps, les déchets étaient transférés sur d’autres incinérateurs de la région (Gennevilliers, Argenteuil, Bouqueval, etc.) dans le cadre du « plan secours » mis en place au début des grèves.

Ce plan a permis à toutes les petites bennes de venir décharger leur contenu et de repartir à l’ouvrage. Même chose à l’incinérateur d’Issy-les-Moulineaux, débloqué le jeudi 23 mars, bloqué à plusieurs reprises, notamment par des barrages filtrants, l’incinération a repris depuis le week-end du 25 mars.

…Et absorbent le surplus

À Ivry-sur-Seine, où le Préfet avait décidé de la réquisition du personnel pour réceptionner les bennes, les fours ont été rallumés en début de semaine. Malgré un nouveau blocage ce jeudi soir, il a été libéré ce vendredi matin et fonctionne normalement.

« Nous rattrapons le tonnage grâce à une activité qui oscille entre 110 et 120 % de l’activité normale », explique une porte-parole du Syctom, qui se félicite de la réussite du plan de secours qui a mobilisé 11 incinérateurs externes, cinq sites de transferts et deux sites d’enfouissement de la région.

Une situation provisoire puisque les opposants à la réforme des retraites ne baissent pas les bras et plusieurs centrales syndicales affirment que l’arrêt des grèves et des blocages n’est qu’une reprise de souffle avant de nouvelles actions.