Suisse

Au Parlement des enfants à Lucerne, entre pauses grenadine et baby-foot

Mattis et Lorena sur la scène du Parlement des enfants de Lucerne. À droite, Janina Eng, stagiaire à la Ville, tient le procès-verbal. swissinfo.ch

En Suisse, les enfants passent largement sous le radar politique. Ce n’est pas le cas dans la ville de Lucerne, où un parlement des enfants se réunit régulièrement depuis 30 ans. Nous avons assisté à l’une de ses sessions.

Ce contenu a été publié le 21 mars 2023


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Parlement européen des jeunesLien externe regroupe des délégations de 40 pays. Le réseau est placé sous le patronage de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et de Roberta Metsola, présidente du Parlement européen.

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«Un groupe ce serait cool, mais il faudrait qu’il soit connu!» Avec ce vote, un «kipa» engage un débat passionnant. Une de ses collègues lui rétorque qu’un groupe venant des États-Unis n’est pas envisageable, car le vol générerait des émissions de CO2.

Un membre trouve un compromis: le groupe n’a pas à être mondialement célèbre, mais devrait être connu en Suisse. Un autre «kipa» lance de premiers noms: «77 Bombay Street ou Lo & Leduc, ce serait cool!»

Le vote est en tout cas unanime, ce sera groupe live plutôt que disco. Samia Baghdadi, responsable à la municipalité, promet de voir ce qu’elle peut faire.

C’est la fin d’une session ponctuée de débats engagés, d’arguments à plusieurs voix et de solutions constructives. La mascotte Coco peut être fière: au Parlement des enfants de Lucerne, la politique n’a rien à envier à celle des adultes.

Notre série sur l’inclusion

Les démocraties du monde entier sont en crise. Depuis une quinzaine d’années, on observe une tendance à l’autoritarisme et aux dictatures.

La Suisse, elle, reste un havre de stabilité. Mais l’exclusion de certains groupes de la participation aux décisions fait aussi partie de l’histoire de la démocratie helvétique.

Lors de la création de l’Etat fédéral en 1848, moins d’un quart de la population avait le droit de vote. Pendant la plus longue période de son histoire, la démocratie suisse a exclu la moitié de la population, puisque les femmes ne disposent de droits politiques que depuis un peu plus de 50 ans. Les Suisses de l’étranger, qui ne peuvent voter et élire que depuis 1992, ont aussi longtemps fait partie des catégories exclues. Et aujourd’hui encore, beaucoup de personnes n’ont pas leur mot à dire. 

Qui a le droit de participer aux décisions et dans quelle mesure? Il s’agit là d’une question sensible politiquement, mais que les démocraties doivent se poser, surtout lorsque la démocratie libérale n’est plus la norme au niveau mondial.

C’est pourquoi swissinfo.ch consacre cette série à l’inclusion politique. Nous nous intéressons aux débats et aux discussions sur cette thématique, nous parlons avec des spécialistes, nous présentons des personnes et des mouvements engagés pour l’inclusion politique globale de différentes minorités et personnes marginalisées en Suisse.

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Traduit de l’allemand par Pauline Turuban

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