France

Réforme des retraites : 310 manifestants interpellés jeudi, annonce Gérald Darmanin

Lors des manifestations qui ont fait suite au passage en force du gouvernement sur sa réforme des retraites, 310 personnes ont été interpellées jeudi en France dont 258 à Paris, a annoncé vendredi Gérald Darmanin.

« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non », a poursuivi sur RTL le ministre de l’Intérieur en dénonçant notamment « des effigies brûlées » à Dijon et des « préfectures prises pour cible » en fin de journée jeudi. « Les places des églises et des villages, c’est pas des ZAD ! », a-t-il dit.

« Etre parlementaire, c’est pas une fonction sacrificielle »

A Paris, « au plus fort » de la soirée, 10.000 personnes étaient rassemblées place de la Concorde, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52.000 personnes ont participé à des manifestations, selon un bilan de la police. 52 personnes ont été interpellées dont 49 placées en garde à vue. 54 policiers ont été blessés. Les villes où les incidents ont été les plus violents ont été Rennes, Nantes et Lyon, selon la police. Gérald Darmanin, qui réunit ce vendredi les préfets, a expliqué qu’il leur demanderait d’être « fermes contre les violences ».

« La liberté de manifester est un droit constitutionnel », a-t-il dit, mais on empêchera que « la chienlit soit au rendez-vous ». Le ministre a dénoncé en outre les menaces ou actions contre les élus et parlementaires. « Toucher un élu, c’est toucher à la République », « être parlementaire, c’est pas une fonction sacrificielle », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l’éventualité qu’une motion de censure puisse être adoptée lundi par l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin a répondu : « On peut penser que ce sont les Républicains qui peuvent faire stop ou encore ». Il a appelé les élus LR, son ancienne famille politique, « à reprendre leurs esprits ».

L’adoption d’une motion de censure se traduit par la démission du gouvernement. A propos de la grève des éboueurs à Paris, le ministre de l’Intérieur a affirmé que le préfet de police, Laurent Nuñez, avait procédé « hier (jeudi) soir » à la réquisition du service de propreté de la ville pour évacuer les ordures amoncelées dans la capitale. « Dès aujourd’hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles », a-t-il assuré.