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Rafael Nadal annonce son forfait à Roland-Garros et mentionne sa retraite

Rafael Nadal à terre. L’Espagnol aux quatorze trophées record à Roland-Garros, blessé et hors circuit depuis quatre mois, a annoncé ce jeudi son forfait au Grand Chelem parisien, son terrain de jeu adoré, à dix jours de son coup d’envoi. En ajoutant que « l’année prochaine » serait « sans doute la dernière » de sa carrière.

« La blessure dont j’ai souffert en Australie n’a pas évolué comme on le souhaitait, donc je ne pourrai pas être là à Roland-Garros », a indiqué lors d’une conférence de presse à Majorque l’Espagnol de 36 ans. Nadal, qui a remporté 22 tournois du Grand Chelem, comme Roger Federer et Novak Djokovic, souffre d’une blessure à la hanche gauche qui le gêne depuis janvier. Il a ajouté qu’il serait indisponible « les prochains mois », excluant ainsi sa participation au moins à Wimbledon.

C’est sur son île de Majorque, dans son académie de tennis, que l’Espagnol a communiqué sa décision, qui résonne comme un coup de tonnerre. Car depuis son premier sacre sur la terre battue parisienne en 2005, deux jours après ses 19 ans, Nadal n’a jamais fait faux bond Porte d’Auteuil. Il y a accumulé plus de 110 victoires et n’y a connu que trois défaites (en 2009, 2015 et 2021), plus un forfait en cours de tournoi (2016, à cause de son poignet gauche).

Il y a un an, même un pied gauche anesthésié pour contenir la douleur provoquée par le mal chronique dont il souffre depuis l’âge de 18 ans (syndrome de Müller-Weiss) ne l’avait pas empêché d’y triompher pour la quatorzième fois, et pour la 22e fois en Grand Chelem – record partagé avec Novak Djokovic depuis.

37 ans en plein Roland-Garros

Inévitablement, son absence à Paris n’a pas tardé à réactiver également les spéculations sur la suite de sa carrière et l’imminence potentielle de sa retraite sportive. « L’année prochaine sera sans doute la dernière année » de sa carrière, a-t-il ajouté jeudi.

Le Majorquin – qui aura 37 au beau milieu de Roland-Garros, le 3 juin – n’est plus apparu en compétition depuis quatre mois pile, la faute à une blessure musculaire tenace à la hanche gauche (muscle ilio-psoas). Son dernier match, une défaite en trois sets au deuxième tour de l’Open d’Australie face à l’Américain Mackenzie McDonald, au cours duquel il s’est blessé, remonte précisément au 18 janvier.

Évaluée dans un premier temps entre six et huit semaines, son absence n’a fait que s’étirer depuis, comme la liste de ses capitulations forcées, de la tournée américaine sur dur (Indian Wells et Miami) jusqu’à la saison européenne sur ocre, de Monte-Carlo jusqu’à Rome, en passant par Barcelone et Madrid. Et maintenant Roland-Garros.

Une seule victoire en 2023

La dernière fois qu’il s’était exprimé, il y a une douzaine de jours, pour annoncer qu’il ne jouerait pas dans la capitale italienne, Nadal avait fait naître une lueur d’espoir en évoquant « une amélioration constatée ces derniers jours », sans la détailler davantage. Mais « je n’ai pas pu m’entraîner à haut niveau pendant de longs mois, le processus de récupération demande du temps et je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter et de continuer à travailler », se résignait-il dans le même message. Jusque-là, son bilan 2023 est famélique : une seule victoire, et quatre matchs joués.

Si les blessures l’ont très souvent rattrapé tout au long des plus de vingt ans de sa carrière d’exception, elles ne lui laissent quasiment aucun répit depuis un an, de son pied à sa hanche gauches, en passant par deux déchirures abdominales l’été dernier. En neuf mois, il n’a ainsi joué que treize matchs (un titre en Grand Chelem demande d’en gagner sept) et en a perdu huit. Au classement, il a glissé, pour l’instant, au quatorzième rang.

Jamais l’Espagnol n’a débarqué sur son terrain de jeu chéri sans le moindre match sur ocre dans les jambes, et il a préféré ne prendre aucun risque. Si les blessures le laissent tranquille en 2024, le public de la Porte d’Auteuil a un an pour espérer voir Nadal mordre une dernière fois dans le tournoi et, pourquoi pas, remporter une 15e fois la Coupe des Mousquetaires au bout de la quinzaine parisienne.