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PSG – RC Lens : Fanfarons mais pas si bons, les Parisiens s’ouvrent les portes d’un 11e titre

Au Parc des Princes,

Tout au long d’une semaine que l’on qualifiera sobrement d’agitée, Christophe Galtier dit s’être évertué à se réfugier dans le travail. Celui-ci le lui a bien rendu, au moins sur le plan comptable (victoire 3-1 contre le RC Lens, distancé à neuf points au classement). En ce qui concerne la forme, on ne peut pas dire que tout ait été fameux. L’adversaire a beau y avoir mis du sien en s’infligeant un handicap numérique dès la 20e minute, on n’éteint pas la légendaire fébrilité parisienne aussi facilement. Autrement, ça se saurait.

Empêtré comme à son habitude dans un marécage d’approximations tactiques et défensives, le PSG a néanmoins été touché par la grâce comme rarement cette saison, lors du dernier quart d’heure de la première période. Symbole de l’anomalie parisienne, Vitinha, d’abord passeur pour l’ouverture du score en pivot (gang) de Kylian Mbappé, a fait taire ses détracteurs d’une frappe limpide six minutes plus tard. Un geste que lui connaissaient ses suiveurs à Porto, mais pas à Paris où il a beaucoup déçu ces derniers mois. « Je suis très content, ça faisait longtemps que je cherchais mon premier but, en plus c’est un joli but », s’est félicité le Portugais en zone mixte. Messi, auteur d’un match hybride, entre le très bon et l’agaçant, a conclu le bazar.

Une seconde période fébrile

Après la pause, pour ne pas trop bousculer ses habitudes, Paris est revenu avec des intentions de jeu plus familières. Moins de mouvement devant, aucune solution pour les milieux, une immense flemme de courir sur les transitions défensives et, bien sûr, des boulettes qui auraient pu coûter cher derrière. Parmis lesquelles :

  • Une mésentente entre Marquinhos et Ramos devant Openda dans le rond central
  • Une relance foirée plein axe de Danilo Pereira aux 18 mètres

« La baisse en seconde période, ça arrive parfois, on ne devrait pas mais inconsciemment on lâche et l’autre équipe le sent, analyse Vitinha. On aurait pu faire une meilleure seconde période. »

Notons que l’ensemble de l’œuvre a été très rapidement récompensé par un penalty lensois transformé à l’heure de jeu par Frankowski. Une question nous traverse alors l’esprit. Maître dans les exploits à l’envers, le Paris Saint-Germain pouvait-il se surpasser à nouveau en foutant en l’air trois buts d’avance contre une équipe amputée d’un élément ?

Il aura manqué aux Lensois ce deuxième but pour changer le cours du match. Le PSG s’est donc simplement fait peur. Par masochisme ou plaisir, on ne sait pas. Il y a au fond, dans ce collectif, un côté junkie en quête de sensations fortes, prêt à faire le grand saut dans le vide pour un petit shot d’adrénaline. Est-ce que tout ceci vaut le confort d’une victoire facile ?

Pour Christophe Galtier, qui avait déjà pris dix piges sur le visage avant les dernières affaires et aspire à un peu de quiétude, il est clair que non. « En deuxième période, on a été très suffisant. J’aurais aimé que mon équipe soit plus sérieuse, avec un jeu offensif. Or on s’est contenté de faire des passes, avec peu de joueurs entre les lignes. Est-ce que c’est à cause de l’écart important ? Je ne sais pas. Est-ce que c’est un relâchement ? Je ne sais pas. » Après près d’un an au club, il s’agirait de savoir.

Le numéro un peu gênant de Kimpembe

C’est donc avec le goût du travail fait, mais sans plus, que les Parisiens ont quitté la pelouse du Parc des Princes. Le genre de victoire dont on se félicite pour ses conséquences – le très probable titre – mais dont la forme ne laisse pas vraiment place à la fanfaronnade. Allez donc savoir ce qui est passé par la tête de Presnel Kimpembe, qui, béquilles à la main, s’est emparé du micro du speaker pour chambrer les Lensois sur leur traditionnel chant de victoire : « Oh lele, Oh lala, qu’est-ce qui s’est passé ? On les a chicottés ». Grand moment de malaise, d’autant plus que le stade était déjà à moitié vide.

Cet air, les Lensois l’avaient chanté à tue-tête après leur victoire sur le même score (3-1) à l’aller contre le PSG, le 1er janvier, au stade Bollaert. « Comme à chaque victoire », expliqueront les Lensois en zone mixte. Pour Brice Samba, qui a recadré Presko après son numéro, « quelque part, c’est une marque de respect. Mais c’est petit. » Comme la saison parisienne, finalement.