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PSG-OL : Et si Paris réussissait l’exploit de laisser échapper le titre en fin de saison ?

Au Parc des Princes,

Quelqu’un a-t-il encore des nouvelles du fameux pacte conclu entre les joueurs du Paris Saint-Germain en début de saison ? Mais si, souvenez-vous, c’était à la fin du mois d’août dernier, quand l’équipe roulait sur tout ce qui bougeait et que l’effet Galtier était à son climax. A l’époque, donc, sûre de sa force, la bande à Galette s’était lancé le défi de terminer la saison sans la moindre défaite en championnat. Qu’est-ce qu’on savait rire en ce temps-là ! Sept mois plus tard, après la nouvelle défaite concédée dimanche soir face à un Olympique Lyonnais qui n’a pourtant rien d’un foudre de guerre, on ne peut s’empêcher de rire (pour peu qu’on ne soit pas supporteur du Paris Saint-Germain).

Et encore, à voir la réaction du Virage Auteuil, qui a célébré les 15 ans de la K-Soce Team en faisant la fiesta de bout en bout de la soirée, presque sans se soucier de ce qu’il se passait sur la pelouse, on finit par se dire qu’on peut très bien avoir ce club dans la peau et se moquer comme d’une guigne du naufrage en cours sous les yeux. Et c’est peut-être ça le pire, finalement, de voir un Parc des Princes indifférent face à l’attitude honteuse de ses joueurs. Il fut un temps pas si lointain où une copie pareille aurait été accompagnée d’une bronca de tous les diables. Dimanche, pourtant, malgré la huitième défaite du club en 2023, personne n’avait l’envie ou le courage de se révolter contre ce qui devient de plus en plus difficile d’appeler une équipe.

Un manque de réaction qui frôle l’indécence

Après une entame de match où l’on s’est surpris à dire « tiens, marrant ça, ils ont l’air de vouloir jouer au foot ce soir », les Parisiens ont éteint la lumière pour ne plus jamais la rallumer. Et l’ouverture du score de Bradley Barcola au retour des vestiaires sonnait alors comme une légitime punition pour des joueurs qui semblent parfois oublier que si tout travail mérite salaire, cela marche aussi dans l’autre sens. Et que selon les règles du football, un match n’est pas perdu au moment où l’on concède le premier but. C’est justement cette absence de réaction qui a le plus surpris Christophe Galtier en conférence de presse d’après-match.

« Ce que je constate, c’est qu’on est vite résigné, a-t-il déploré. Avant on avait cette capacité à renverser des matchs… On a manqué de caractère, de personnalité, peut-être aussi d’orgueil. Il y a de la colère froide du fait de cette résignation qui est arrivée trop rapidement dans ce match, alors que nous avions le temps pour le renverser. Il a manqué beaucoup d’investissement. » Si le Marseillais a pour une fois eu des mots forts, lui qui tout au long de ces derniers mois a toujours fait montre d’une (trop) grande indulgence envers ses cadres – à commencer par le fantôme de Leo Messi, encore en dessous de tout dimanche soir –, le véritable coup de gueule du soir est venu d’un joueur.

Sans surprise, il s’agit de Danilo Pereira, au micro de Prime Video : « Ce qui manque au PSG ? La responsabilité. On ne respecte pas l’organisation, on ne se donne pas à fond. Même à la maison, on ne donne pas ce que l’on devrait donner, a-t-il déclaré. On est dans une phase difficile, mais on doit sortir de cette dernière. Nos adversaires se rapprochent à six points. On doit se réveiller. Le titre ? Non, il n’est pas assuré, on savait qu’il n’était pas assuré parce qu’il y a encore beaucoup de matchs. La Ligue 1 est un championnat très très difficile, compétitif. On doit aller chercher ce championnat. Changer l’état d’esprit ? Oui, mais on doit changer beaucoup de choses. Mais ce n’est pas à moi de le dire. »

La fin de saison de tous les dangers

Le titre, venons-en. Avec cette nouvelle défaite, la deuxième consécutive en Ligue 1, Paris n’a plus que six points d’avance sur Lens et l’OM, lui qui en comptait onze il n’y a pas si longtemps que ça. En un claquement de doigts, le matelas d’avance est devenu tapis de yoga. « C’est notre huitième défaite en 2023, c’est beaucoup trop. Certes, nous avons des points d’avance, mais match après match on brûle nos jokers », a admis Galtier dans l’auditorium du Parc. Dès lors, que peut-il espérer de ses joueurs dans un avenir proche, alors que se profile un déplacement périlleux chez des aiglons niçois retrouvés et la réception du Racing Club de Lens dans la foulée au Parc des Princes ? « Une réaction de champion », rétorque Galette, qui ne peut objectivement plus compter que sur le sursaut d’orgueil de ses stars pour ne pas définitivement sombrer et tout perdre en fin de saison.

« J’ai des grands joueurs, des joueurs qui ont gagné beaucoup de titres dans leur carrière et j’ose espérer qu’ils ne sont pas blasés par les titres. On doit avoir une unité de groupe, une réaction d’orgueil pour vite réagir. J’en parlerai avec mes joueurs en début de semaine, leur faire comprendre qu’il ne faut pas croire que les choses vont se faire de manière naturelle. Non, quand on est dans cet état-là, les choses ne viennent pas comme ça. » De là à savoir s’il sera encore audible, lui qui a peu de chance de poursuivre l’aventure au-delà du mois de mai… Car comme l’a très justement rappelé Laurent Blanc, en fin connaisseur de la maison parisienne, « le problème du PSG, c’est que quand l’objectif numéro 1 n’est plus accessible, on dirait que la saison n’existe plus ».

« On le sent, on le perçoit. La Ligue des champions continue, tout va bien. La Ligue des champions s’arrête, tout s’arrête, tout est fini, la saison est finie, on parle de la saison prochaine, on anticipe sur tout, a poursuivi Lolo White. C’est difficile de se remobiliser, de remobiliser tous les joueurs pour l’objectif du championnat. Mais Christophe va y arriver. L’orgueil des joueurs reprend à un moment le dessus. Il y a cette période un peu délicate et Paris y est. Mais ça va revenir. » Serait-il prêt à miser son stock de touillettes là-dessus ? Nous, en tout cas, on ne s’y risquera pas. Et s’il existe une justice dans ce bas monde, très franchement, on n’est pas loin de penser que d’autres équipes mériteraient cent fois plus d’être sacrées championnes en fin de saison. Lesquelles ? Au nord, c’était les Corons.