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« Pékin Express » : « On avait conscience qu’on n’était pas les favoris », révèlent Céline et Xavier

Ils y ont cru jusqu’au bout et leur obstination a fini par payer. Xavier et Céline, le patron et l’employée lorrains, ont remporté la grande finale de « Pékin Express, le choix secret », dont l’ultime étape s’est déroulée dans les rues de Rio de Janeiro. Pour cela, le binôme, plus soudé que jamais, a dû affronter les trombes d’eau d’une tempête tropicale, les aléas du stop dans la mégalopole brésilienne, mais aussi leurs redoutables adversaires Alexandre et Chirine, le couple stratège. Xavier et Céline clôturent donc cette course folle à travers l’Amérique du Sud avec une belle victoire, une cagnotte de 31.280 euros et bien plus encore. Entretien.

Quand vous apercevez la ligne d’arrivée et que vous comprenez que vous êtes les grands vainqueurs, vous semblez ne pas y croire. Gagner « Pékin Express » c’était inimaginable pour vous ?

Céline : Franchement on avait du mal à réaliser. Vraiment, avec tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a fait… Au départ, on ne s’est jamais dit qu’on arriverait en finale et qu’on la gagnerait. On survivait ! Au fur et à mesure des étapes, nous nous sommes surpassés, nous sommes devenus de plus en plus forts mentalement et physiquement. C’est à partir de l’étape 7 qu’on s’est dit que la finale était à notre portée.

Xavier : Moi, j’étais le doyen. Quand j’ai vu les petits jeunes qui à peine le top départ lancé étaient déjà dans les bagnoles… Avec Céline, on n’était pas en compétition en pensant à la victoire. On voulait faire une belle aventure et profiter de tous les moments. On s’était même dit qu’on ne s’en voudrait pas si l’un loupait une étape. Et donc première étape passée, deuxième, troisième… Même nous, on était surpris ! On n’a pas fait d’alliances, on a fait notre chemin et on aimait bien tout le monde.

Cette finale n’a pas très bien commencé de votre côté. Il a fallu affronter les conditions climatiques difficiles, et très vite vous avez pris un mauvais départ en perdant l’intégralité de votre cagnotte. Comment trouvez-vous la force de rebondir après ça ?

Céline : En fait, l’argent n’était pas une motivation pour nous.

Xavier : Jamais !

Céline : On n’avait même pas besoin de se le dire, c’était logique qu’on y aille à fond jusqu’au bout. S’il fallait passer la ligne d’arrivée avec zéro euro ce n’était pas un problème. Et on sait aussi que dans Pékin Express tout peut se renverser en deux minutes, les premiers peuvent passer derniers et inversement.

Xavier : Là, ce qu’on voulait c’était gagner, la fierté de gagner ! C’est quand même énorme !

Affronter Alexandre et Chirine, le couple stratège, c’était une configuration que vous redoutiez ? Plus tôt dans l’aventure vous aviez été dans leur viseur avec le drapeau rouge.

Céline : En demi-finale, il restait Alexandre et Chirine, Laura et Alexandra, et nous. Honnêtement on préférait être en finale avec Alex et Chirine parce que les sœurs, ce sont des tueuses ! Cette configuration était donc la meilleure pour nous.

Xavier : On ne dit pas qu’Alexandre et Chririne ne sont pas forts, ils avaient quand même je ne sais combien d’amulettes et avaient gagné beaucoup d’étapes.

Pensiez-vous que la stratégie compterait autant dans cette édition ? Vous sembliez un peu moins être dans cet aspect-là de la course.

Céline : On essayait de ne pas y être, en tout cas ce n’était pas notre truc de base les stratégies. On voulait vraiment jouer et avancer pour nous.

Xavier : Depuis le départ je disais « que le meilleur gagne ». On voulait se regarder dans la glace et faire ça proprement. D’ailleurs ça a marché puisqu’on n’a aucun conflit avec personne, encore maintenant on est resté très copain avec tout le monde.

Pour certains candidats vous ne comptiez pas vraiment parmi les favoris. Aviez-vous vous-même le sentiment d’avoir été un peu les outsiders de la course ?

Céline : On avait conscience qu’on n’était pas les favoris et en même temps on savait que physiquement on n’était pas les plus forts. Et on ne parlait pas espagnol ! Finalement on est d’autant plus fiers parce qu’on a dû redoubler d’effort pour être au même niveau que d’autres binômes qui étaient vraiment très forts.

Xavier : En plus je suis le doyen, le soir c’était vraiment dur pour moi, c’était fatigant. Pour Céline c’était plus dur le matin, mais on s’aidait mutuellement. On a été un binôme très complémentaire : moi, je devais montrer l’exemple à Céline, le faire pour lui montrer que c’était possible, et elle, si elle le faisait je devais le faire. C’était notre moteur.

Est-ce que le fait de ne pas se connaître intimement est une difficulté supplémentaire pour participer à « Pékin Express » ?

Céline : On a eu peur que ce soit un handicap, qu’on ne s’entende pas parce qu’on ne se connaît pas assez et finalement, on a trouvé que c’était un avantage. On ne s’engueulait pas puisqu’on avait un peu de retenue tous les deux. On restait focus sur l’épreuve et on restait coordonné.

Xavier : Tu te laisses plus aller à faire des reproches quand tu es en couple. Alors qu’entre nous il y avait ce respect, cette distance, cette politesse, qui faisait que même si on se disputait, c’était tout doucement. Et ça, ça ne fait pas perdre de temps, on reste concentré et c’est très important.

Vous vous étiez préparé à traverser des moments un peu gênants, comme dormir dans le même lit ou voir votre patron prendre un bain, Céline ?

Céline : Dormir ensemble, c’est la première chose dont on a parlé avant. On s’est dit qu’il y allait bien avoir des moments où il n’y aurait qu’un lit. Mais honnêtement, on a nos vies respectives, il n’y avait aucune ambiguïté.

Xavier : Oui, la première fois, on voit comment on fait, on rentre dans nos sacs de couchage et basta. Tu n’as pas le temps d’y penser parce que tu es tellement crevé ! Et pour l’intimité, je lui laissais un quart d’heure le matin, elle aussi et c’était bien. Et moi comme je me lève tôt…

Et vous en êtes où du vouvoiement ?

Céline : On se tutoie. Au début c’était un petit peu difficile de mon côté mais là, c’est bon !

Vous avez découvert des choses sur l’un et sur l’autre que vous ne connaissiez pas ?

Céline : Que Xavier se couche très tôt…

Xavier : Attention à ce que tu vas dire !

Céline : Je n’ai rien dit de mal ! Juste que tu t’endors plus tôt que moi. Moi le soir j’aimais bien débriefer, il était 22-23 heures, et à 23 heures Xavier dort.

Xavier : Et elle, elle traîne le matin ! Et il y a des affaires partout et moi je suis obligé de ranger.

Céline : Tu n’étais pas obligé de le faire car c’était mon espace.

Xavier : Il y en avait partout, sous la table, par terre ! Qu’est-ce que tu racontes ! (rires) Après oui, Céline c’est une killer, une warrior, une téméraire… Elle m’a impressionné par sa force et elle n’est pas compliquée, on peut dormir n’importe où et elle s’adapte vraiment dans les situations compliquées. C’est impressionnant.

D’un point de vue professionnel ça peut être un risque de participer avec son patron [Xavier, désormais à la retraite, était le DRH, et donc le supérieur hiérarchique de Céline dans l’entreprise]. Vous avez envisagé le fait que ça aurait pu ne pas bien se passer ?

Céline : Oui, on a eu un petit peu peur, on s’est posé la question au départ : Est-ce qu’on ne va pas se détester ? Est-ce que ça va bien se passer ?

Xavier : C’est quand même une aventure ensemble, on ne se connaissait pas du tout à l’extérieur c’était vraiment une relation uniquement de travail donc tu te poses la question.

Au fil des épisodes on a l’impression que votre relation a évolué, vous êtes devenus plus des amis que des collègues ?

Céline : Oui maintenant on se voit en dehors avec Xavier.

Xavier : On est copain ! Ou « potos » comme on dit dans l’émission. On n’a plus la même relation, je ne la vois plus comme une relation de travail mais comme une copine, on s’appelle régulièrement, on mange ensemble… Surtout en ce moment où on partage beaucoup de choses. On va même regarder la finale avec nos familles respectives, on a loué une salle pour le faire ensemble.