France

« On n’a plus le temps face aux agressions », estime le créateur de Secumap, un « Waze contre la criminalité »

App-elles, The Sorority, Sekura ou encore Help and react… Ces dernières années, des applications pour smartphones se sont présentées comme des solutions face aux agressions et harcèlements de rue. Depuis une semaine, Secumap s’est ajoutée à la liste. « C’est un GPS qui permet d’éviter les agressions », résume son créateur Jean Carrillo.

Le concept de Secumap va plus loin que celui déjà pensé par Citymapper et se distingue grâce à « l’expérience » de celui qui a imaginé le projet, assure ce dernier. Jean Carrillo est entraîneur de boxe et a formé des services de gendarmerie au combat. Il a alors réfléchi le concept en étant « au plus près des personnes qui constatent ces violences ».

« Le problème des autres applications, c’est qu’elles ne collent pas avec la réalité, estime-t-il. On n’a pas le temps face aux agressions ! Elles durent en moyenne entre quinze et vingt secondes. »

Des trajets alternatifs en fonction des événements rencontrés sur le chemin

Mais alors, que propose Secumap ? En résumé, ce logiciel est une sorte de « Waze contre la criminalité », image son initiateur. « Secumap a une interface comme celle qu’on utilise pour nos trajets. Elle trace un parcours et si, sur ce chemin, un utilisateur a signalé un individu agressif ou des pickpockets, elle suggère des itinéraires alternatifs. »

Il ajoute : « Comme pour un accident signalé sur Waze, si on a une alerte, on va faire attention. C’est exactement le même principe imaginé pour Secumap. »

Selon Jean Carrillo, la force de l’application est d’être « en temps réel » avec des mises à jour très régulières. Mais elle ne peut fonctionner que grâce à « une communauté de la sécurité », « bienveillante » et « de confiance ». « Plus il y aura de personnes qui téléchargeront l’application et qui signaleront des faits, moins il y aura de risques d’agressions dans l’espace public », affirme-t-il. Il a conscience qu’il ne va pas « vaincre l’ensemble de la criminalité » mais il espère être « un grain de sable » pour « aider au moins une personne. »

Une application gratuite et sans pub

Le concepteur s’est déjà rapproché d’experts en cybersécurité pour filtrer ceux qui voudraient s’amuser à faire de faux signalements. Au bout de 100.000 utilisateurs, seules les personnes qui bénéficient d’un lien d’invitation pourront s’inscrire. « Je prends les devants, sourit-il. C’est d’ailleurs l’idée même de l’application : toujours avoir un coup d’avance et prévenir au lieu de guérir. » Il rappelle tout de même qu’il est nécessaire de contacter les forces de l’ordre lorsqu’on est témoin d’une scène. Un bouton spécial sera « bientôt disponible » directement sur la plateforme.

Moins d’une semaine après son lancement, Secumap a déjà été téléchargée plus de 5.000 fois. Une preuve de sa nécessité selon son créateur. « Elle est gratuite et elle le restera », assure-t-il. L’application est aussi sans pub. Interrogé sur le modèle économique, Jean Carrillo répond simplement : « Je ne le fais pas pour l’argent. »