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« Nos cérémonies » : La relation fusionnelle de deux frangins au cœur d’un premier film prometteur

Nos cérémonies fait partie de ces premiers films passionnants et délicats que révèle parfois la Semaine de la critique à Cannes. Le réalisateur Simon Rieth emporte le spectateur dans le monde cruel et fascinant de deux frères dont la relation fusionnelle est devenue encore plus étroite à la suite d’un terrible accident. « Je ne qualifierai pas Nos cérémonies de film de genre, précise le cinéaste. L’incursion du fantastique vient naturellement pour moi : c’est ma façon de raconter les histoires. »

Réalisateur réputé pour ses courts métrages, Simon Rieth change de format avec succès en entraînant deux comédiens débutants dans l’aventure. Les frères Raymond et Simon Baur sont pour beaucoup dans la réussite du film. Leur élégance naturelle, peut-être due à ce qu’ils ont pratiqué le kung-fu à haut niveau, donne un supplément de grâce au film, notamment lors de chorégraphies fascinantes.

Une histoire d’amour et de mort

La fraternité telle que la décrit Simon Rieth prend des allures morbides presque macabres qui justifient largement la sélection du film au Festival de Gérardmer. Leur complicité à la frontière du surnaturel mais aussi leur rivalité amoureuse nourrissent l’intrigue grâce à la présence de Maïra Villena, comédienne lumineuse qui fait ses premiers pas à l’écran.

C’est avec une grande subtilité que le film renouvelle la chronique d’été sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte dans les paysages de Royan, ville natale du réalisateur. Simon Rieth traque ses personnages comme un entomologiste pour faire partager l’histoire d’amour de cette fratrie que la photographie de Marine Atlan rend puissamment belle. Nos cérémonies est une œuvre qu’on n’oublie pas.