France

Montpellier : Accord sur un plan de départs volontaires pour 45 postes à « Midi Libre », dont 26 journalistes

La direction et les syndicats du quotidien régional Midi Libre, dont le siège est à Montpellier, se sont mis d’accord sur un plan prévoyant les départs volontaires de 45 salariés, dont 26 journalistes. Le quotidien régional appartient au groupe de presse La Dépêche du Midi, dirigé par l’ancien ministre Jean-Michel Baylet (PRG).

« On ne peut pas être satisfait d’un accord qui entérine des suppressions de postes, même s’il y a un soulagement après trois mois de tensions », a expliqué l’élu du Syndicat national des journalistes (SNJ) et secrétaire du Comité social et économique (CSE) de Midi Libre, Guy Trubuil, quelques jours après cet accord trouvé le 4 avril. « On est vraiment inquiet pour la suite : comment va fonctionner une rédaction avec potentiellement un cinquième de ses effectifs en moins ? », a-t-il poursuivi. La rédaction compte actuellement 130 journalistes en CDI.

Un texte renégocié de 24 pages

« C’est une étape importante, parce qu’il y a eu beaucoup de débats en interne et que c’est enfin signé », a confirmé le directeur de la rédaction, Olivier Biscaye. « Les salariés ont jusqu’au 2 juin pour dire qu’ils veulent bien partir sur ces conditions », a-t-il ajouté.

En mars, le SNJ, majoritaire à Midi Libre, avait refusé de signer le plan de départs volontaires porté par la direction. Laquelle, en réponse, avait brandi la menace d’un plan « fondé sur des départs contraints » qui aurait « prioritairement impacté les plus jeunes salariés ». Le SNJ a finalement accepté de signer le texte renégocié de 24 pages. Il déclare avoir obtenu des « avancées » concernant le montant des indemnités de départ. La direction se serait également engagée à étudier des « solutions d’économies alternatives » aux départs contraints si le volume de départ volontaire n’est pas atteint, souligne le syndicat dans un document adressé aux salariés.

Baisse de la diffusion totale payée de 96.000 à 79.000 exemplaires en quatre ans

Le plan, présenté initialement le 8 décembre et baptisé « Renaissance », prévoit le retour à un résultat positif en 2024. Après un déficit attendu de 1,6 million d’euros pour 2022, le titre anticipe un déficit de 2,8 millions d’euros en 2023, face à une érosion continue des recettes de la diffusion et de la publicité. Elles sont en baisse de respectivement 8 millions et 2 millions d’euros sur quatre ans. La diffusion totale payée s’élevait à 79.000 exemplaires en juin, contre 96.000 en 2018, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.