France

Marseille : La CGT rend gratuite une partie de l’électricité et le gaz de boulangers

Certains ont déjà mis la clef sous la porte. Confrontés à une flambée des coûts de l’énergie, des boulangers marseillais pourraient bien, avoir une bonne surprise. Renaud Henry, secrétaire général de la CGT énergie de Marseille, a annoncé ce lundi, lancer, avec ses collègues syndiqués et salariés d’Enedis, une vague d’action de gratuité partielle (entre 50 et 60 % de réduction) du gaz et de l’électricité consommés par les boulangers. De quoi en tirer certain du pétrin énergétique dans lequel ils se trouvent. « Concrètement une simple manipulation sur le compteur suffit », explique-t-il. « C’est clair que c’est illégal, mais c’est moral », a conscience le syndicaliste.

Une réponse aux demandes de coupures pour impayés

Ironie du sort, l’idée de cette action de réduction sauvage leur est venue alors qu’Enedis, leur employeur, demandait précisément à ses agents de couper le robinet énergétique des clients pour des factures impayées. « Depuis plusieurs semaines, on reçoit quatre à cinq demandes de coupures par jour. Et pas que des boulangers. Il y a aussi de nombreux artisans, des bouchers, des snacks… Aujourd’hui on communique sur les boulangers parce qu’ils sont mobilisés (les boulangers avaient appelé à manifestation ce lundi) », précise Renaud Henry. Et de rappeler : « ça avait fait moins de bruit, mais en décembre on avait déjà rendu le gaz gratuit pour 5.000 foyers de la cité Air-Bel ».

Selon ce syndicaliste, il est trop tôt encore pour donner une estimation du nombre de boulangers marseillais bénéficiaires. Cette expression de « la solidarité entre travailleurs » est aussi une manière de « rappeler au gouvernement qui possède les savoirs ». Henry Renaud juge « illégitime le montant des factures. L’argent ne va ni dans les salaires, ni dans des investissements sur le réseau. Il profite aux spéculateurs », accuse-t-il.

Pour l’heure, seuls les professionnels sont susceptibles de voir leur robinet d’énergie être coupés par leurs fournisseurs. La loi protège jusqu’en mars et la fin de la trêve hivernale les particuliers.