France

Lyon : Entre piétonnisation et « zone à trafic limité », les voitures ne pourront plus transiter par la presqu’île

Quel nouveau visage aura la presqu’île de Lyon en 2030 ? A l’issue de la concertation lancée sur le sujet le 20 juin, la ville et la métropole ont présenté ce vendredi les détails du projet. Entre « zone à trafic limité » et végétalisation, le centre-ville devrait connaître de profondes mutations. Car, en clair, une grande partie du secteur sera piétonnisée, à commencer par le bas des pentes de la Croix-Rousse.

De nombreux aménagements, comme des changements de sens de circulation vont être réalisés progressivement jusqu’en 2025. Dans le détail, et pour ce périmètre-là, cela concernera les rues du Puits-Gaillot, Sainte-Catherine, Romarin, Désirée, Terraille, Saint-Polycarpe, Coustou, la petite rue des Feuillants, ainsi que la place du Griffon. Le dispositif testé montée Saint-Sébastien sera « pérennisé », précise Grégory Doucet, le maire de Lyon, soulignant « la très forte demande » des habitants d’apporter plus de sécurité aux piétons.

Un peu plus loin, les rues Serlin, Bât d’argent et de l’arbre sec, qui jouxtent la place des Terreaux, seront elles aussi piétonnisées. Enfin, il est prévu de végétaliser la place Rambaud et la rue de la Martinière. Par ailleurs, les rues Emile Zola et de l’ancienne préfecture seront « requalifiées », et celle de la Barre « transformée » ainsi que le nord de la place Bellecour.

La rue Grenette fermée aux automobilistes

Mais la plus grosse transformation sera opérée sur le quartier des Cordeliers. La partie nord de la rue de la République doit être également piétonnisée, dans la continuité logique de la transformation engagée, il y a déjà de nombreuses années, sur le premier tronçon. « Un parvis sera réalisé entre l’église Saint-Bonaventure et la place de la Bourse », révèle encore Grégory Doucet.

Conséquence, et non des moindres, la rue Grenette, qui est le seul axe direct permettant de traverser la presqu’île d’une rive à l’autre, ne sera plus accessible aux voitures. Or, 10.000 l’empruntent quotidiennement. A l’horizon 2026, seuls les transports en commun ainsi que les véhicules autorisés pourront circuler sur le tronçon. « Si les automobilistes veulent gagner l’autre rive, ils devront passer par les trémies de Perrache ou sous le tunnel de la Croix-Rousse », indique d’emblée le président de la métropole Bruno Bernard, minimisant le risque de report de trafic sur ces axes, déjà saturés. « A Lyon, le trafic automobile a diminué de 10 % depuis 2019. La tendance va continuer à la baisse », poursuit-il.

« Enlever le trafic de transit »

« On estime que 20 à 30 % des véhicules se reporteront sur d’autres modes de transports », reprend Valentin Lugenstrass, adjoint à la ville de Lyon, délégué aux mobilités. Les collectivités promettent ainsi d’ « améliorer la desserte de la presqu’île d’ici 2025 » en créant notamment « une nouvelle ligne forte » de transports en commun, en complément des lignes existantes. « Le reste des automobilistes se dispatchera entre Perrache, le secteur sud de Bellecour et la Croix-Rousse », poursuit l’élu. « On ne va pas interdire aux gens de prendre leurs voitures mais leur trajet sera sans doute plus long », prévient à son tour Grégory Doucet.

« L’objectif est d’enlever le trafic de transit sur la presqu’île, exception faite des riverains et des ayants droit », tranche Bruno Bernard, légèrement agacé. Et de rappeler quelques statistiques en guise de conclusion : « Aujourd’hui, sur les 420.000 déplacements en lien avec la presqu’île, 20 % se font en voiture, 40 % en transports en commun et 20 % en mode doux. Quand on analyse les flux internes, on observe que seulement 3 % des habitants de la presqu’île se déplacent en voiture ».

Les travaux, au budget estimé à entre 20 et 25 millions d’euros, doivent commencer dès l’été 2023.