France

Le préfet repousse un projet de golf contesté dans l’Hérault

Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a émis un avis défavorable au projet de Golf du domaine de Lavagnac, situé sur la commune de Montagnac, à proximité de Pézenas, dans l’Hérault. Objet d’une autorisation par arrêté préfectoral du 9 septembre 2011, il comprenait notamment une opération immobilière de logements individuels et collectifs, ainsi que la création d’un golf de 18 trous.

« Dans un contexte de sécheresse précoce et de nécessaire préservation de la ressource en eau, le préfet a sollicité dès janvier 2023 une réactualisation du dossier », détaille le représentant de l’Etat dans l’Hérault. Le porteur de projet avait été invité à expliciter les modalités de la disponibilité de la ressource en eau, pour l’irrigation de ce golf. « Il s’avère que les modifications envisagées, portées à la connaissance des services de l’Etat le 30 avril, n’apportent pas de solution tangible sur la question centrale de l’alimentation en eau. »

« Un projet écologiquement insoutenable »

« Certes substantielles (…), ces propositions ne sont pas de nature à répondre aux enjeux actuels de préservation de la ressource en eau », souligne Hugues Moutouh. « A l’heure où le réchauffement climatique conduit à des périodes de sécheresse durable et où la ressource en eau doit être préservée, tout projet de conception ancienne mérite d’être réinterrogé. »

Le projet faisait l’objet de nombreuses oppositions localement, notamment celle d’Eric Poujade (Génération Ecologie). Ce conseiller municipal du Vigan (Hérault) qui siège à la Commission locale de l’eau du fleuve Hérault « C’est un projet écologiquement insoutenable, s’époumonait-il auprès de 20 Minutes en janvier. Qu’est-ce qu’on va leur dire, aux agriculteurs qui n’avaient pas eu le droit d’irriguer l’été dernier ? Qu’eux ne peuvent pas arroser leurs champs, mais que les ressources, on les réserve pour une poignée de personnes qui viendront faire un 18 trous bien vert à quelques kilomètres de là ? »

Le porteur du projet peut contester la décision devant le tribunal administratif de Montpellier.