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Le point sur l’escalade des violences entre Israël et Gaza

Nouvelle flambée de violences entre Gaza et Israël. La plus importante depuis août 2022. Elle a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant le Djihad islamique considéré organisation « terroriste » par l’Etat hébreu, l’Union européenne et les Etats-Unis. Depuis trois jours, les représailles des deux côtés font redouter des victimes civiles supplémentaires. Déjà 26 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans le territoire palestinien. Le point sur les derniers événements.

Quel a été l’élément déclencheur des violences ?

Moins d’une semaine après l’annonce d’une trêve entre Israël et le Djihad islamique, des raids menés sur la bande de Gaza ont mis le feu aux poudres. Avant l’aube mardi, des frappes ayant mobilisé 40 aéronefs ont visé trois commandants des brigades Al-Qods, la branche armée du Djihad islamique, dans les villes de Gaza et Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Il s’agit de Jihad Ghannam, le chef des brigades Al-Qods pour la bande de Gaza, de Khalil Al-Bahtini, commandant des brigades pour le nord du territoire, et de Tareq Ezzedine, « un chef de l’action militaire » du mouvement en Cisjordanie occupée.

Si ces frappes ont atteint leur objectif, elles ont également touché des civils. Quinze personnes au total, dont quatre enfants, ont trouvé la mort dans ces bombardements, selon le ministère de la Santé à Gaza. Parmi les personnes tuées, figurent un citoyen russe, médecin, son épouse et l’un de leurs enfants, d’après un message publié sur Facebook par la Représentation russe à Ramallah, en Cisjordanie. En fin de journée, l’armée a dit avoir visé d’autres membres du Djihad islamique qui transportaient des missiles guidés antichars à bord d’une voiture à Khan Younès (sud).

Mercredi, Israël a poursuivi ces attaques. Deux jeunes Palestiniens membres du Djihad islamique, Ahmed Assaf, 19 ans, et Rani Qatanat, 24 ans, ont été tués par balles en Cisjordanie occupée. Un adolescent de 17 ans a également été blessé à l’abdomen et à la poitrine, selon le ministère palestinien de la Santé. Puis de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont par ailleurs fait sept morts, dont une fillette de 10 ans. Jeudi, l’armée israélienne a dit avoir visé 166 cibles à travers la bande de Gaza, dont des sites de lancement de roquettes appartenant au groupe armé, et éliminé deux commandants.

Quelle risposte du Djihad islamique ?

En réponse, des tirs de roquettes sont partis de la bande de Gaza vers Israël pendant la journée de mercredi. Des sirènes d’alerte à la roquette ont retenti dans le secteur de Tel-Aviv, tandis que d’autres se sont déclenchées dans les villes de Sdérot, Ashdod et Ashkelon. Au total, 547 projectiles ont été lancés vers le territoire israélien en deux jours, dont 175 ont été interceptés par le système de défense anti-aérien, d’après l’armée. « Aucun civil israélien n’a été blessé à ce stade », a déclaré Benjamin Nétanyahou.

Quelles réactions à l’internationale ?

La communauté internationale s’inquiète. De nombreuses puissances tentent d’appeler au calme, à commencer par Washington. Dès mardi, la Maison blanche a appelé mardi toutes les parties à la « désescalade » craignant une nouvelle spirale de violences. Les ministres des Affaires étrangères allemand, français, égyptien et jordanien ont également appelé jeudi à la désescalade. « L’effusion de sang doit s’arrêter maintenant », a déclaré la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock lors d’une rencontre avec ses trois homologues à Berlin.

L’Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s’active de son côté pour obtenir un cessez-le-feu. Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Djihad islamique, est arrivé jeudi au Caire, a indiqué à l’AFP une source au sein de l’organisation palestinienne. Une délégation égyptienne doit se rendre en soirée à Tel-Aviv en vue de négocier une trêve, a rapporté une source égyptienne à l’AFP.

De son côté, l’Iran, qui soutient le Djihad islamique, a dénoncé les « atrocités des sionistes », promettant « la défaite » au « régime occupant », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

Combien de morts en moins d’un an ?

En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Djihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d’après l’ONU. Environ 200 roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.

Depuis le début de l’année, au moins 132 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.