France

Accusations de viol : Non-lieu en faveur de Gérald Darmanin confirmé en appel

Nouveau non-lieu pour Gérald Darmanin. La chambre de l’instruction de la cour d’appel a rendu sa décision ce mardi confirmant la décision du non-lieu rendue en première instance en juillet dernier. Sophie Patterson-Spatz avait fait appel contre cette décision en faveur du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qu’elle accuse de l’avoir violée en 2009.

Le procureur général de Paris Rémy Heitz a confirmé dans un communiqué le sens de cette décision de la chambre de l’instruction qui vient déblayer un peu plus l’horizon politique de Gérald Darmanin en mettant un terme à ce dossier très sensible, ouvert depuis 2017.

Selon des documents consultés par l’AFP, le parquet général avait requis la confirmation du non-lieu, écartant « l’hypothèse d’accusations mensongères ou malveillantes » de Sophie Patterson-Spatz, mais estimant « qu’il ne peut être considéré qu'(elle) n’a pas consenti à l’acte sexuel ». L’avocate de la plaignante a estimé au contraire que sa cliente n’était pas consentante. Me Elodie Tuaillon-Hibon évoque un « viol par surprise » et un rapport sexuel « extorqué », « ni libre, ni consenti ». L’avocate avait dit son souhait d’avoir « enfin droit à un peu de justice », car « les éléments à charge pour le viol sont présents dans le dossier ». Les avocats du ministre de l’Intérieur, Mes Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich, devaient réagir dans la journée, tout comme Me Elodie Tuaillon-Hibon.

Rapports sexuels reconnus

Sophie Patterson-Spatz, 50 ans, a déposé une première plainte pour viol contre Gérald Darmanin au printemps 2017, pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009. En 2009, la plaignante s’était adressée à Gérald Darmanin, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP (devenu LR depuis), pour obtenir un appui alors qu’elle souhaitait faire réviser une condamnation de 2005 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon.

Selon elle, il lui avait fait miroiter lors d’une soirée son possible appui via une lettre qu’il s’engageait à rédiger auprès de la Chancellerie, et avait demandé en échange une relation sexuelle. La plaignante et le ministre reconnaissent tous les deux un rapport sexuel. Mais Sophie Patterson-Spatz estime avoir été contrainte de « passer à la casserole » avec l’actuel ministre quand celui-ci, alors âgé de 26 ans, lui aurait dit : « Vous aussi, il va falloir m’aider ». De son côté, le ministre de l’Intérieur affirme avoir « cédé aux charmes » d’une plaignante « entreprenante ».