Belgique

Une “suédoise bis”, « l’Arizona”, la “bourguignonne élargie”, la Vivaldi 2 ? Trouver une majorité fédérale en 2024, cette mission quasi-impossible…

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D’autres options sont-elles envisageables ? En particulier celles qui verraient la N-VA revenir au pouvoir ? Une interview donnée sur LN24, ce mardi matin, a remis une pièce dans le juke-box. Elisabeth Degryse, ancienne secrétaire nationale des mutualités chrétiennes, désormais tête de liste pour les Engagés à la Chambre à Bruxelles, n’a pas exclu que sa formation gouverne avec le parti de Bart De Wever en 2024.

La formule en fait rêver plus d’un, surtout au MR : une “suédoise bis”… Sans le PS, sans les écolos. De 2014 à 2018, le gouvernement de Charles Michel a réuni le MR, l’Open VLD, le CD&V et la N-VA autour d’un programme de centre-droit. La vie de cette coalition assez homogène avait été fortement secouée par les disputes incessantes des trois formations flamandes. On parlait alors du kibbelkabinet, le gouvernement des chamailleries, mais la “suédoise” défendait un agenda clair. Le surnom de “suédoise” avait émergé par analogie avec le drapeau de la Suède : le bleu des libéraux, le jaune de la N-VA et la croix pour les chrétiens-démocrates du CD&V.

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La “suédoise” est balayée

Cette formule qui avait chamboulé le jeu politique en 2014 ne sera toutefois probablement plus possible dix ans plus tard. Elle ne disposerait pas de sièges en suffisance… Selon les plus récentes estimations, les quatre partis du gouvernement Michel n’obtiendraient plus que…. 53 députés. Soit à peine plus d’un tiers des sièges à la Chambre. À moins d’un retournement incroyable de tendance, on peut oublier la “suédoise bis”.

Et l’alliance “Arizona” ? Un peu court également. Rappelant les couleurs du drapeau de cet État américain, la coalition hypothétique entre la N-VA, le MR, Les Engagés, l’Open VLD, le CD&V et Vooruit n’obtiendrait que 72 sièges. Pas de majorité sur la base des sondages actuels. Après les élections de 2019, la piste “Arizona” avait été testée par le trio Bouchez-Coens-Lachaert (un trio surnommé “les Rois mages”…), alors à la manœuvre dans les négociations gouvernementales. Mais Conner Rousseau, ancien président des socialistes flamands, n’avait pas voulu se lancer dans une telle aventure sans son parti frère, le PS.

Que reste-t-il encore sur la table ? Voici encore une idée qui avait été testée – à de nombreuses reprises – après les élections de 2019 : la “bourguignonne” (PS, Vooruit, N-VA, Open VLD, MR), désignée de la sorte car reprenant les couleurs des armoiries des ducs de Bourgogne (rouge, jaune, bleu), à laquelle se joindraient le CD&V et/ou les Engagés. Dans cette “bourguignonne élargie”, le nombre de députés serait suffisant. Mais ce gouvernement à 6 (ou 7) souffrirait du même mal que l’actuelle Vivaldi : un nombre important de partis au pouvoir qui annuleraient leurs forces en défendant des visions contradictoires de l’avenir de la société belge.

L’équation que les futurs informateurs et formateurs royaux devront résoudre après juin semble presque insoluble…

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