Belgique

Ridouane Chahid ne veut pas gouverner avec le PTB à Bruxelles: « Ils se pavanent dans les tribunes du parlement mais ce n’est que le parti du bla-bla »

À commencer par le fédéral et les vives tensions entre les partis suite aux discours très durs du 1er mai. Ridouane Chahid a notamment commenté la sortie de Vooruit qui veut supprimer les allocations de chômage après deux ans sans travailler. « Cela m’a pas mal énervé. Ce n’est pas en courant derrière la droite que la gauche va se redresser en Flandre. Il y a un espace pour la gauche en Flandre mais ce n’est pas en portant des idées conservatrices qui vont appauvrir encore plus les Belges qu’on va redonner confiance à celles et ceux qui n’ont pas de travail », confie notre invité.

D’après lui, ce n’est pas en sanctionnant les chômeurs qu’on réussira à les faire travailler davantage. « On doit les accompagner, améliorer les perspectives et proposer des formations aux jeunes ou encore aux femmes qui sont seules. (…) La sanction ne fait qu’augmenter la précarité. Envoyer ces gens vers le CPAS, c’est faire accroitre la pauvreté », poursuit le chef de groupe PS au parlement bruxellois.

Au sein de la capitale, Ridouane Chahid note qu’il y a encore des difficultés pour amener certaines personnes sur le marché de l’emploi. « Cela se remarque avec les jeunes et les familles monoparentales. Nous avons comme objectif de lancer au courant de cette législature un plan pour les jeunes, un plan pour lutter contre la précarité et pour permettre à des familles monoparentales, et surtout à des mamans seules, d’accéder à une formation ou un emploi tout en continuant à s’occuper de leurs enfants ».

Ridouane Chahid est revenu sur les propos de Bernard Clerfayt qui avait avancé dans une matinale de LN24 qu’il y avait un problème méditerranéen sur le marché de l’emploi à Bruxelles. « Cela m’avait plus que choqué. Il s’est trompé de cible. C’était une comparaison qui n’avait pas lieu d’être », a-t-il réagi.

Avant d’évoquer la proposition de Nawal Ben Hamou qui veut bloquer les loyers des habitations des résidences privées pour permettre aux gens à faible revenus de trouver un logement. « C’est une excellente idée. Il faut maintenant trouver des partenaires qui accepteront de mettre en place ce mécanisme. Se loger à Bruxelles coûte de plus en plus cher. La part du loyer dans les revenus est passée de 30 à 50-60%. Il faut pouvoir rétablir ce chiffre à 30%, d’une manière ou d’une autre. De grandes villes l’ont fait, pourquoi la capitale de l’Europe ne pourrait pas le faire ? », s’interroge Ridouane Chahid.

Ce dernier a aussi commenté le départ de la classe moyenne de Bruxelles. Il craint qu’il ne reste plus qu’en région bruxelloise des « super riches » et des « super pauvres ». « La classe moyenne quitte Bruxelles parce que les loyers sont très chers ou les appartements ou maisons (Ndlr: à acheter) sont à des prix insupportables. Notre objectif est de réguler le marché. Pas seulement en bloquant les loyers. Le public doit également construire des logements publics avec des loyers plus adaptés ».

Enfin, il évoquait la possibilité de gouverner dans le futur avec le PTB, annoncé comme gagnant dans de nombreux sondages dont à Bruxelles. « Le PTB est devenu l’expert du parti qui travaille le bla-bla. Ils se pavanent et montent dans les tribunes au arlement. Ils racontent l’histoire de Pierre, Paul, Jacques mais au moment où il faut se retrousser les manches et changer la vie des gens, c’est beaucoup plus compliqué. Nous voulons changer la vie des citoyens mais eux ne savent pas le faire. A plusieurs reprises, nous les avons invité à notre table et cela n’a mené à rien », conclut-il.