Belgique

Masters en médecine : “Le PS se prépare à une majorité sans le MR, les prochains jours seront décisifs”

La ministre libérale veut combattre le “sous-localisme” qui se cacherait derrière ces demandes d’habilitation. Elle souhaite également préserver les finances de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) en évitant de disperser les moyens octroyés à la formation des étudiants. En outre, selon Valérie Glatigny, si ces deux masters étaient acceptés, ils ne permettraient pas d’augmenter le nombre de médecins (en raison du plafond fixé pour les numéros Inami), ni d’attirer les praticiens dans les déserts médicaux.

L’interview de la ministre Valérie Glatigny qui a mis le feu aux poudres dans le dossier « masters ».

Face la décision de Valérie Glatigny, le PS et Ecolo, partenaires du MR au sein de la majorité au pouvoir, se sont montrés très critiques. Aucun accord politique n’a pu être trouvé jusqu’à présent, plusieurs réunions entre ministres ont dû être ajournées. Les socialistes, qui soutiennent en particulier le dossier de l’UMons, ont haussé le ton mercredi : “Moi, j’irai jusqu’au bout, et je le dis : s’il le faut, nous voterons avec une majorité alternative au Parlement de la Communauté française, parce qu’on ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer”, a déclaré Paul Magnette.

Le PS se prépare à une majorité alternative

Dimanche, alors qu’une réunion importante est annoncée lundi, le PS conservait une ligne inflexible. “L’unanimité au PS est totale dans ce dossier. On ira jusqu’au bout. On se prépare à une majorité alternative, sans le MR, même si ce n’est pas cela que l’on souhaite. Les prochains jours seront décisifs”, confie une source socialiste. Chez les verts, on se refuse, pour le moment, à brandir la menace d’une éviction du MR en raison du dossier “masters en médecine”. Mais Ecolo s’inquiète tout de même de la pénurie de médecins généralistes dans certaines régions (dont le Hainaut, notamment).

Selon nos informations, le MR veillera lors de la réunion de lundi à ce que les 55 autres demandes d’habilitations, qui avaient été acceptées par la ministre, puissent être validées par l’exécutif de la Fédération. Par ailleurs, si les deux masters en médecine pouvaient passer à la trappe, comme souhaité par la ministre, les libéraux seraient prêts à travailler à une coopération plus intense entre l’UMons et l’ULB et entre l’UNamur et l’UCLouvain dans la formation des étudiants en médecine. Le MR voudrait mettre également sur la table, lors de la discussion ministérielle, l’actuel mécanisme des habilitations qui pousse les institutions académiques à multiplier les demandes de nouveaux cursus pour des motifs financiers.

”On va trouver une solution”, affirme Glatigny

Contactée dimanche, Valérie Glatigny ne fait pas de commentaire mais se veut apaisante. “On a fait des réunions sur tous les dossiers difficiles et on a toujours trouvé des solutions. Par exemple dans le dossier des numéros Inami. Je souhaite être une force de proposition. Je suis confiante. On va trouver une solution.