Belgique

Marc Van Peel tourne le dos au CD&V, qu’il présida de 1996 à 1999: « Je ne me retrouve plus dans les prises de position »

Ineos à Anvers

Je ne suis pas un fermier et je n’habite pas à la campagne. Je ne me retrouve plus dans les prises de position de mon parti aujourd’hui”, reconnaît l’échevin honoraire du port d’Anvers. L’ancien président social-chrétien affirme avoir prévenu Sammy Mahdi il y a un mois de son intention de prendre ses distances par rapport à son parti. Il souligne avoir eu un entretien avec le président Mahdi. Cette conversation n’a pas eu de suite. Il dit ne jamais avoir eu l’intention de jeter de l’huile sur le feu. Marc Van Peel aurait préféré, selon ses propres termes, ne pas rendre publique sa décision de suspendre son adhésion au parti. “Mais on ne contrôle jamais tout”, a ajouté l’ancienne figure de proue du CD&V.

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Le mal est plus profond qu’il n’y paraît. Marc Van Peel n’aurait pas digéré la critique de son parti sur l’important investissement dans le port d’Anvers de l’entreprise chimique Ineos. Lorsqu’il était échevin du port, Marc van Peel a déployé des trésors d’ingéniosité afin de faire en sorte qu’Ineos s’implante durablement dans le deuxième port d’Europe. Or, Sammy Mahdi, l’actuel président du CD&V, a indiqué récemment que trop de moyens financiers sont alloués à Anvers (et son port) au détriment des communes rurales en Flandre.

Pas anti-urbain

L’ancien président du CVP, issu de l’aile gauche de son parti, reconnaît que si des élections étaient organisées demain, il ne voterait pas pour le CD&V. L’Anversois ne nie pas que les partis centristes perdent des plumes. Il estime toutefois que le CD&V se recentre trop unilatéralement sur les intérêts des agriculteurs et cela va, selon lui, à l’encontre des intérêts des électeurs urbains. Marc Van Peel précise qu’il n’a pas l’intention de se représenter sur une liste indépendante en perspective des élections de 2024. “J’ai mis un terme à ma carrière politique active en 2018 et je n’envisage pas de revenir sur ma décision”, a-t-il précisé.

Au siège du parti, on précise que le CD&V est tout sauf “un parti anti-urbain.”Il suffit de voir les villes de Genk, Bruges ou Roulers par exemple, où des bourgmestres CD&V sont à la manœuvre et où les gestionnaires sont très appréciés de la population”, souligne Jan Vanderhoeven, porte-parole du président Sammy Mahdi. “Dans de grandes villes telles qu’Anvers, notre parti préfère défendre les droits des habitants que de l’industrie”, renchérit le porte-parole.