Belgique

Les évêques de Belgique s’opposent à la révision de la loi sur l’avortement: « La protection de la vie à naître est de la plus haute importance »

Dans une déclaration qu’ils publient ce mercredi 26 avril, les évêques de Belgique s’inquiètent vivement de ces possibles révisions, et mettent en avant plusieurs questions. Ainsi, les débats qui font suite au rapport des experts ne précisent pas ce que l’on entend par “problèmes mentaux” pour invoquer une IVG, regrettent-ils. “La vie d’un enfant viable peut dès lors être interrompue, même si elle ne constitue pas une menace aiguë pour la vie ou la santé de la mère. Se peut-il qu’aucune autre question ne soit posée à ce sujet ?

Un simple acte médical ?

De plus, soulignent-ils, l’interruption de grossesse après douze semaines est une intervention beaucoup plus lourde et beaucoup plus radicale. Il est important que nous en soyons pleinement conscients. Pour beaucoup de ceux qui devront réaliser ces interventions, cela ne sera pas évident. Le traitement psychique pour la mère elle-même soulève également de nombreuses questions. […] Dès 2019, des médecins, sages-femmes, infirmiers et infirmières et d’autres prestataires de soins ont exprimé publiquement leurs inquiétudes face à la proposition de prolonger le délai. Cela les touche dans leur vocation professionnelle et leur mission. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il est suggéré de placer explicitement l’avortement, qui a déjà été retiré du droit pénal, dans le cadre de la législation sur les soins de santé.” Cela reviendrait à le considérer comme un acte médical semblable aux autres, jugent les évêques.

Sur ce dernier point, ils reconnaissent que “des circonstances peuvent rendre les gens désemparés et désespérés. Mais affirmer qu’il s’agit d’un acte médical ne fait pas droit à ce que les personnes concernées expérimentent elles-mêmes. Pourquoi dans ce cas demander encore un conseil ou de l’aide ? D’autant plus, comme cela est proposé, que les alternatives possibles ne doivent de préférence pas être discutées. Une oreille attentive et des conseils ne sont-ils pourtant pas si précieux ?

Une question d’équilibre

Enfin, les évêques s’inquiètent de l’équilibre de la loi. Jusqu’ici, le législateur s’est toujours préoccupé “de trouver un équilibre entre la protection de la vie à naître et l’autodétermination de la femme enceinte”. Ce ne serait plus le cas dans les nouvelles propositions.

« On ne peut pas faire abstraction du foetus pour déterminer le délai légal d’une IVG, sinon il n’y aurait pas de limites »

La protection de la vie à naître est pourtant en soi de la plus haute importance, aussi et surtout dans l’État de droit. Elle l’est d’autant plus que de nouvelles recherches sont menées aujourd’hui sur la perception de la douleur chez le fœtus.” “Si la sensibilité personnelle et sociale à l’accueil d’une nouvelle vie se perd, alors d’autres formes d’accueil utiles à la vie sociale se dessèchent”, concluent-ils en citant le pape François dans son encyclique Laudato Si.