Belgique

Les autorités israéliennes furieuses après les propos d’Alexander De Croo: “Le rôle des diplomates, c’est de calmer le jeu”

Des déclarations qui déplaisent fortement aux autorités israéliennes qui accusent les dirigeants belge et espagnol de mentir et de “soutenir le terrorisme”. Le ministre des affaires étrangères de l’État hébreu, Eli Cohena a rapidement annoncé la convocation des ambassadeurs de Belgique et d’Espagne qui peuvent s’attendre à une “sévère réprimande”. Selon Cohena, “Israël agit conformément au droit international et combat une organisation terroriste meurtrière pire que l’EI, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Nous reprendrons les combats après le cessez-le-feu jusqu’à l’élimination du régime du Hamas dans la bande de Gaza et la libération de toutes les personnes enlevées”.

Auprès de La Libre, Alexander De Croo a maintenu son discours. Selon lui, Elie Cohen “n’a pas entendu ou a compris de travers” ses propos et ceux du Premier espagnol.

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Faute diplomatique ?

La diplomatie est un périlleux exercice d’équilibre, au Proche Orient plus particulièrement encore. Alexander De Croo y a pourtant fermement partagé son opinion. Trop fermement ? “Le Premier ministre n’a pas commis d’erreur diplomatique. Il avait toute la liberté d’exprimer son point de vue”, rappelle Raoul Delcorde, ambassadeur honoraire de Belgique et docteur en science politique. “La question porte plutôt sur l’interprétation de la communication du Premier ministre belge. J’ignore si Jean-Luc Bodson, notre ambassadeur à Tel-Aviv, avait été préparé ou non. C’est maintenant à lui d’expliquer aux Israéliens que notre Premier ministre a tout à fait le droit de porter un jugement, et de clarifier celui-ci s’il est mal compris.”

La convocation des ambassadeurs belge et espagnol n’est donc pas vraiment inattendue. “C’est tout à fait normal que les dirigeants israéliens fassent part de leurs réactions à l’ambassadeur belge. Il y a différentes phases en diplomatie lorsqu’un pays est mécontent d’un autre. La convocation, c’est la première”, tempère Monsieur Delcorde. “Il n’est pas question qu’un ambassadeur soit rappelé ou que les relations diplomatiques soient gelées. On est très loin de tout ça et je pense que ça n’arrivera jamais entre l’Israël et la Belgique. Cette séquence est une simple explication entre amis.”

Selon le docteur en science politique, cette querelle diplomatique entre la Belgique et Israël ne devrait donc pas s’amplifier dans les jours qui viennent. Tout sera en tout cas fait pour apaiser la colère des autorités israéliennes. “C’est le rôle des diplomates de calmer le jeu. Il faut maintenant rassurer Israël et lui rappeler que la Belgique est un ami. Faire en sorte que si des divergences existent, elles n’entament pas les bonnes relations”, conclut Raoul Delcorde. (Avec Belga)

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