Belgique

Le secteur associatif, déjà à bout de souffle, doit aussi composer avec des faits de violence

« Nous travaillons avec un public en pleine souffrance. Et quand il y a de la colère ou de la violence, on ne juge pas car on comprend »

Si la fermeture de Doucheflux est inédite, il n’est malheureusement pas rare que d’autres associations doivent fermer leurs portes, faute de soutien face à des publics démunis qui, parfois, ont un comportement qui fâche. “Nous sommes la quatrième association à fermer temporairement nos portes dans le quartier Midi”, explique d’ailleurs Laurent d’Ursel. Et de dénoncer “une augmentation du rythme et de l’intensité des situations de violence” envers le personnel du secteur. “Il ne s’agit pas d’une série d’incidents malheureux, mais d’une véritable crise”, déplore Laurent d’Ursel.

Peu avant la réouverture de Doucheflux, une réunion avec diverses associations du quartier – et également concernées par la problématique – a été organisée dans les locaux de l’association. Parmi ces acteurs : le Samu social, SOS Jeunes, le centre de jour La Fontaine, le Resto du Cœur de Saint-Gilles et le CPAS de la Ville de Bruxelles.

S’ils ont décidé d’attendre et de se concerter avant de communiquer ensemble sur la situation et les pistes à envisager, le co-directeur de Doucheflux a souligné que “la réponse n’est pas seulement sécuritaire, elle est multifactorielle. Tous les acteurs doivent se retrousser les manches.”

Et de conclure : “Nous voulons que les communes et la Région se saisissent de la question et reconnaissent un état de crise, assorti de mesures et d’un budget dédiés”.