Belgique

L’amélioration du climat scolaire et la lutte contre le (cyber) harcèlement à l’école seront encadrées dès l’année prochaine

Le projet de décret relatif à l’amélioration du climat scolaire et à la prévention du harcèlement et du cyberharcèlement scolaires a été adopté à l’unanimité, mardi, en commission Éducation du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il sera définitivement sur les rails après le vote en séance plénière qui doit intervenir dans quinze jours.

Avant d’envisager les changements, voyons ce qui se passe aujourd’hui. Chaque année, des appels à projets permettent aux écoles qui le souhaitent de faire de la prévention, du soutien ou de la formation concernant cette thématique. Le montant annuel pour soutenir ces projets a été revu à la hausse en 2020 (à 411 000 euros). Mais tous les établissements ne passent pas par-là. Certains développent leurs propres initiatives.

Depuis 2015, une “plateforme harcèlement” (il s’agit d’une page du site enseignement.be) permet de trouver quelques ressources et informations utiles. Il existe aussi un numéro vert “Ecoute-école” (0800/95.580 du lundi au vendredi de 9h à 16h).

Le problème, c’est que ces actions sont éparses et non coordonnées. D’où l’idée d’en faire davantage.

Les absences d’enseignants ne font l’objet d’aucune analyse fine

Deux cents premières écoles à la rentrée

En quoi consistent exactement les nouveautés ? À partir de la rentrée prochaine et sur base volontaire, 200 premières écoles pourront faire leur entrée dans un nouveau dispositif. Deux cents autres les suivront l’année d’après. Sont concernées, les classes de la première primaire à la troisième secondaire. Budget annuel : 2,6 millions d’euros. À ce rythme, la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), a évalué mardi qu’il faudra environ dix ans pour que toutes les écoles aient leur tour, au cas où toutes souhaiteraient s’engager.

Que leur sera-t-il proposé ? Le programme présenté dans le texte comporte trois grandes composantes. D’abord, un cadre de référence commun doit leur permettre d’élaborer leur programme d’actions. Six actions sont obligatoires a minima, dont l’élaboration d’une procédure propre de signalement et de traitement des situations de harcèlement, la mise en place d’outils de gestion des conflits, et une formation des membres du personnel. À ces démarches imposées peuvent s’ajouter des actions complémentaires laissées au libre choix des écoles dans le cadre de leur programme d’actions, et d’autres, hors programme.

Pour les mettre en place, les écoles bénéficieront de plusieurs appuis pendant les quatre ans que durera leur programme : l’accompagnement d’un opérateur agréé qui leur sera attribué, un programme de formation pour l’équipe et le financement d’une période (de 50 minutes) par semaine attribuée à un délégué en charge du climat scolaire et du bien-être à l’école. La dernière année visera à rendre l’école autonome.

Un agrément des opérateurs et un observatoire

Deuxième composante : un agrément sera instauré pour reconnaître et financer les opérateurs chargés d’accompagner les écoles. La commission d’agrément ad hoc comprendra des membres de l’administration, ainsi que des représentants des réseaux, du cabinet de l’enseignement et du délégué général aux droits de l’enfant. C’est elle qui délivrera le “label” et qui attribuera leur opérateur aux écoles.

Enfin, troisièmement, le texte dote le pouvoir régulateur d’un observatoire du climat scolaire. Sa mission : la recherche et l’évaluation de la politique en la matière, la mise à disposition d’outils et le suivi des programmes des écoles. Il s’agira aussi de réunir régulièrement un forum, lieu d’échange avec le terrain autour de la prévalence du harcèlement.