Belgique

La ministre Désir a deux mois pour boucler une série d’importants dossiers

On se souvient qu’avant les deux semaines de congé qui s’achèvent, la ministre avait voulu rassurer ceux qui s’inquiéteraient de la voir mener, au pas de charge, des réformes qui s’ajouteraient aux changements déjà nombreux à absorber dans les écoles. “Mon intention n’est pas d’organiser un sprint pour l’année qui reste afin de boucler un maximum d’avancées”, a-t-elle promis au Parlement.

Alors que reste-t-il exactement au programme ? Plusieurs projets de décret devraient encore être présentés.

Les options de l’enseignement qualifiant

Un gros morceau concerne la gouvernance des options de l’enseignement qualifiant. On l’a vu récemment dans le premier état des lieux du secteur, le chantier est vaste. Ne rappelons que deux grands constats : 51 % des options du qualifiant de plein exercice ont une autre occurrence identique à moins de 5 kilomètres et, dans 48 % de ces cas, au moins une des deux compte moins de 10 apprenants. Tout cela doit changer.

Pour cela, un dispositif a été mis en place. Il s’articule en deux parties : la révision des processus de décision concernant l’ouverture d’options, et la fermeture contrainte d’options touchant un trop petit nombre d’élèves. Une cellule de reconversion sera créée pour les enseignants qui seraient touchés par cette dernière.

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Le fameux décret “évaluation”

Autre texte important à valider : le fameux projet de décret concernant le soutien à l’accompagnement et à l’évaluation des enseignants. Celui-là a déjà fait couler beaucoup d’encre. Récemment, le gouvernement s’est accordé sur une entrée en vigueur en deux temps. L’accompagnement, progressivement à partir de janvier prochain, et l’évaluation en 2026-2027.

Le texte doit encore suivre tout son parcours législatif, jusqu’à adoption en commission puis en séance plénière par une majorité des députés.

Également attendu, le projet de décret fixant les nouvelles balises encadrant l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (dite Evras) devrait être d’application dès la prochaine année scolaire. Avec deux animations à deux moments de la scolarité de chaque élève (6e primaire et 4e secondaire), et un système de labellisation des acteurs autorisés à intervenir dans les classes.

À concrétiser aussi, la note récemment adoptée en gouvernement concernant la taille des classes (où il s’agit notamment de supprimer les dérogations automatiques).

Avec effets sous la prochaine législature

La lutte contre le décrochage scolaire constitue l’un des autres grands chantiers restants. Le travail législatif se poursuit mais, contrairement à ce qui avait été initialement annoncé, les mesures en préparation ne produiront pas leurs effets dès la rentrée prochaine mais sous la prochaine législature.

Même chose concernant la mise en place des activités orientantes dans les dernières années du tronc commun.

Ces dossiers s’ajoutent aux textes déjà votés qui doivent encore être mis en œuvre concrètement, dont la lutte contre le harcèlement scolaire et la poursuite de l’implémentation du tronc commun avec les changements qui en découlent.