Belgique

Arrivé illégalement en Belgique, Raul, 9 ans, n’a pas pu être sauvé par la police

Enfant battu à mort à Gand : “Sa sœur a tout vu. Elle est choquée…”

Alors que la grand-mère de Raul avait l’habitude de parler régulièrement à ses petits-enfants au téléphone depuis l’Allemagne, elle ne parvenait plus à joindre son petit-fils depuis de nombreuses semaines, sa mère trouvant toujours un prétexte pour expliquer son indisponibilité. La famille s’inquiéta sérieusement et réclama des nouvelles du jeune garçon, jusqu’au jour où la mère envoya un SMS à son frère pour lui annoncer que Raul était décédé depuis plusieurs mois, sous les coups de son compagnon. Dans le même SMS, elle menaçait de se suicider et d’entraîner sa fille, la sœur de Raul, dans la mort. Plusieurs membres de la famille se sont dès lors précipités à Gand et alertèrent la police.

La mère n’a pas mis sa menace à exécution et a été immédiatement arrêtée après que sa fille de 12 ans eut raconté le drame sordide à la police. Son compagnon, qui s’était entre-temps enfui aux Pays-Bas, a également été arrêté par la police néerlandaise vendredi soir. La Belgique a demandé que le suspect lui soit remis, ce à quoi le principal intéressé ne s’est pas opposé.

Les “rescapés”

Une question importante demeure : comment la disparition d’un enfant de neuf ans a-t-elle pu passer inaperçue pendant plusieurs mois ? Rudy Coddens (Vooruit), échevin de la Politique sociale à Gand, parle de “rescapés” pour désigner les personnes qui entrent illégalement dans le pays, qui ne peuvent s’adresser à aucune instance officielle et qui sont invisibles pour les autorités publiques. “Il est pratiquement impossible de les surveiller et d’intervenir lorsque les choses menacent de mal tourner”, explique-t-il. C’est exactement le cas de la famille de Raul, arrivée à Gand il y a deux ans, après être passée par l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas. Une famille qui vivait, semble-t-il, dans un bâtiment délabré et dont les membres n’ont jamais été enregistrés comme résidents officiels.

Raul a toutefois eu un contact avec au moins une instance officielle : son école. L’éducation étant un droit fondamental en Belgique, même pour les enfants vivant dans l’illégalité, Raul a pu être scolarisé à Melopee, une école primaire de Gand. Mais n’y étant déjà plus inscrit lorsqu’il a disparu à la fin du mois de janvier, il n’y a pas eu d’alerte de la part de l’école.